Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 13.1895)

MARCELLIN DESBOUTIN.

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coup transforment encore une fois la figure du bohème et du poète et
nous montrent de lui un trait nouveau, qu’il n’a peut-être jamais
réalisé, mais qu’il avait sûrement en puissance dans quelque repli de
lui-même.

Pour ce troisième portrait, Desboutin a changé son procédé
habituel : d’ordinaire, il s’en tient à la pointe sèche ; cette fois, il a
fait intervenir l’eau-forte, qui a contribué au caractère de vigueur
et de robustesse qu’il voulait donner à sa planche.

Sur l’ensemble de l’œuvre de Desboutin, il y aurait encore
beaucoup à dire, et il faudrait citer des pages qui s’en détachent avec
un intérêt particulier : ainsi, entre autres, ses portraits d’enfant, qui
sont étonnants de vie et de naturel. Il saisit ses petits modèles au
vol de leurs mouvements si rapides, de leurs attitudes si changeantes,
et l’on se demande par quel miracle d’attention il arrive à les voir
aussi complètement et à les fixer malgré leur continuelle mobilité.
Mais, comme je l’ai déjà dit, je ne puis m’arrêter aux détails : je n’ai
voulu que mettre en évidence quelques-uns des caractères les plus
frappants d’une œuvre considérable et puissamment personnelle.

ÉDOUARD ROD.