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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 1
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Hymans, Henri: L' exposition d'art ancien à Utrecht
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0062

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L’EXPOSITION D’ART ANCIEN A UTRECHT.

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de 1525, est un spécimen important de Henri Blés et lui est très
justement restitué par le catalogue. A force de prendre pour des
Lucas de Leyde les œuvres de son confrère on a perdu la caractéris-
tique de l’un et de l’autre.

Sans avoir la prétention d’en remontrer aux auteurs du catalogue,
nous n’hésitons pas à restituer à Jérôme Bosch les anonymes de
« l’Ecole allemande vers 1500 » n° 287 et de « l’Ecole hollandaise
du premier quart du xvie siècle » n° 315, le Christ bafoué, à M. Gilde-
meester, d’Amsterdam, et la Résurrection, à M. Mengelberg, d’Utrecht.

Le premier tableau, peint sur fond d’or, est une variante réduite
de la célèbre peinture de Valence, répétée à Séville. Les personnages,
à mi-corps, sont à peu près au tiers de la grandeur naturelle. Bien
qu’il ne s’agisse pas d’une copie, quantité de détails rappellent le
splendide ensemble du Musée de Valence. Autant que le Christ lui-
même, absolument imberbe, les Juifs qui le raillent sont des types
faciles à reconnaître pour qui a fait de Bosch une étude attentive.
Ajoutons qu’il y a, à droite, un profil fréquemment aperçu dans les
tableaux du peintre et qui, en outre, nous parait furieusement
plaider pour faire admettre dans son œuvre le curieux Escamoteur du
Musée de Saint-Germain.

La Résurrection du Christ, l’autre tableau que nous attribuons à
Bosch, est une page moins caractéristique et, du reste, fort défi-
gurée par des repeints. Le Christ, presque nu, y est debout près du
tombeau dont la pierre se soulève pour lui livrer passage. Autour
sont les gardes endormis. Dans le fond, un paysage comme
Bosch savait les peindre, paysage fort simple d’ailleurs, avec une vue
sur Jérusalem. Les saintes femmes s’avancent vers le sépulcre.

Si Bosch n’est point partout et toujours un peintre drôle, la
gravité de son sujet n’a pas triomphé tout à fait de son amour du
grotesque. Outre qu’à l’avant-plan de la droite un homme couché
accuse l’intervention du maître brabançon, .une tête qui se montre
derrière le tombeau achève de nous persuader. Cette tète grimaçante
estcoiffée d’un cadran à pointes sur lequel évolue une aiguille. C’est
un jeu très connu sur les champs de foire du Brabant.

Quoique dénaturée, cette création nous paraît devoir, sans conteste
possible, prendre rang parmi les œuvres de Bosch, si rares hors
d’Espagne.

A défaut d’attribution, et pour en finir avec les. anonymes du
xvie siècle, citons le n° 364, à l’orphelinat d’Amsterdam. C’est une
 
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