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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 1
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Ritter, William: Allemagne, Pologne et Italie: correspondance de l'étranger
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0074

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CORRESPONDANCE DE L’ÉTRANGER

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voici deux nouvelles interprétations, l’une à laquelle se mêlent des ruines et des
décombres, et où la mer démontée donne l'impression que la villa va s’écrouler
dans les vagues; l’autre fantastique, par un nouvel effet crépusculaire étrange
où des lueurs rouges courent sur des nuages ardoisés. Et toujours Iphigénie pensive
contemple le flot.

Bôcklin a fait plusieurs fois son propre portrait, très sincèrement et sans pose :
une fois, rasé, le verre en main, dans un intérieur; une autre fois, barbu, l'allégorie
macabre derrière lui, lui soufflant à l'oreille, tandis qu’il tire de son violon, à la

I. A DISEUSE DE CONTES, PAR HANS T H O M A .

tsigane, quelque inspiration musicale; enfin, une troisième fois, à Munich, appuyé
contre une colonne, sous un ciel italien. Ce portrait participe bien des deux grands
courants qui se partagent la vie et l’œuvre de Bôcklin, il en pourrait presque être le
symbole, l’écusson : d’une part, tête et pensée très allemandes, yeux très clairs et
très aigus qui voient juste et scrutent jusqu’au fond les choses; d’autre part, décor
très italien. L’Allemagne et l’Italie, l’antiquité et le moyen âge lui suggèrent toutes
ses idées; il est, en plein xixe siècle, un produit direct du Saint Empire romain et
germanique.

L'idéalisme de Bôcklin ne l’empêche jamais de serrer de très près la réalité dans
ses compositions. Pour qui connaît le pays natal de l’artiste, il est étonnant de
— 3e période. 9

XIII.
 
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