CHARLES LE BRUN.
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dans le plâtre sur lequel ces peintures ont été faites leur donnent par
endroits un air un peu délabré. A cela près, telle que Le Brun l’a laissée
il y a près de deux cent cinquante années, telle que Bernard Picart,
au commencement du dernier siècle, l’a dessinée et gravée, non sans
quelque dureté, la galerie de la riche demeure, avec ses lambris
ornés, ses guirlandes de fleurs suspendues de tous côtés, ses termes,
ses groupes d’enfants portant des bas-reliefs feints de bronze, avec
sa porte monumentale et sa voûte surbaissée, garde encore une
splendeur qui étonne. Cette voûte, longue de vingt-cinq mètres,
TRIOMPHE D’HERCULE.
Plafond de Le Brun à Vaux-le-Vicomte.
large de cinq, Le Brun l'a peuplée de divinités de l’antique Olympe.
Sans tomber dans la manie des détails, je dirai qu’elle est divisée
en cinq parties de dimensions inégales, par de larges arcs doubleaux
ornés de moulures et de caissons simulés; des figures volantes,
brochant sur les arcs doubleaux, relient les compositions; la travée
centrale forme elle-même deux travées dans le sens longitudinal.
Donc, six divisions principales. Deux sont consacrées à la vie
terrestre d’Hercule, les autres à l’apothéose du héros reçu parmi les
Olympiens et à ses noces divines avec Hébé, déesse de l’éter-
nelle jeunesse. Assises ou à demi couchées sur la corniche, huit
figures imitant le marbre représentent Hercule dans le moment de
ses principaux travaux. Les planches de Picart faussent le caractère
de ces figures de deux façons : elles exagèrent l’épaisseur et la ron-
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dans le plâtre sur lequel ces peintures ont été faites leur donnent par
endroits un air un peu délabré. A cela près, telle que Le Brun l’a laissée
il y a près de deux cent cinquante années, telle que Bernard Picart,
au commencement du dernier siècle, l’a dessinée et gravée, non sans
quelque dureté, la galerie de la riche demeure, avec ses lambris
ornés, ses guirlandes de fleurs suspendues de tous côtés, ses termes,
ses groupes d’enfants portant des bas-reliefs feints de bronze, avec
sa porte monumentale et sa voûte surbaissée, garde encore une
splendeur qui étonne. Cette voûte, longue de vingt-cinq mètres,
TRIOMPHE D’HERCULE.
Plafond de Le Brun à Vaux-le-Vicomte.
large de cinq, Le Brun l'a peuplée de divinités de l’antique Olympe.
Sans tomber dans la manie des détails, je dirai qu’elle est divisée
en cinq parties de dimensions inégales, par de larges arcs doubleaux
ornés de moulures et de caissons simulés; des figures volantes,
brochant sur les arcs doubleaux, relient les compositions; la travée
centrale forme elle-même deux travées dans le sens longitudinal.
Donc, six divisions principales. Deux sont consacrées à la vie
terrestre d’Hercule, les autres à l’apothéose du héros reçu parmi les
Olympiens et à ses noces divines avec Hébé, déesse de l’éter-
nelle jeunesse. Assises ou à demi couchées sur la corniche, huit
figures imitant le marbre représentent Hercule dans le moment de
ses principaux travaux. Les planches de Picart faussent le caractère
de ces figures de deux façons : elles exagèrent l’épaisseur et la ron-