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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 4
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Paris, Gaston: Souvenirs sur Alexandre Bida
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0350

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SOUVENIRS SUR ALEXANDRE RIDA

J’ai connu Bida en août 1868, à la Faucille, petit col, pourvu
d’une auberge et de quelques maisonnettes, qui s’ouvre en face du
Mont-Blanc, de l’autre côté du lac de Genève, et d’où nous avons
contemplé ensemble, dans une religieuse et muette émotion, le plus
splendide lever de soleil qu’il m’ait été donné de voir. J’étais arrivé
là, la veille au soir, pour y rejoindre une personne chère, et je l’y
avais trouvée avec le grand artiste; une semblable souffrance les
avait amenés à l’établissement hydrothérapique deDivonne, situé au-
dessous de la Faucille. J’avais la plus vive admiration pour les dessins
que Bida, depuis une douzaine d’années, envoyait à nos expositions,
surtout pour ses scènes d’Orient, qui nous avaient révélé une si puis-
sante personnalité, une si rare fidélité à la nature, en même temps
qu’une interprétation si pénétrante, tant de style, de simplicité,
de noblesse et de grandeur. Le soir de ce même jour qui s’était
ouvert si solennellement, un de ces menus incidents qui se marquent
parfois en traits inoubliables dans la vie intérieure nous rapprocha
plus que ne l’auraient peut-être fait de longues relations. Nous nous
promenions sur l’étroite route qui surplombe d’un côté l’émeraude
des vallées alpestres, de l’autre l’immense azur du lac, et nous devi-
sions d’art et de littérature, quand un mot nous rappela à tous deux
un des plus délicieux fragments d’André Chénier:

Toujours ce souvenir m’attendrit et me touche...
 
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