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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

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Nr. 1
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Bouyer, Raymond: Adolphe Hervier: petits maîtres oubliés
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https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0082

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ADOLPHE HERVIER 71

semble, et la suite chronologique des études assigne à l’auteur son
rang dans l’histoire de l’art français ; les dates le montrent issu de la
petite famille rustique de 1830, subissant d’abord les influences roman-
tiques du temps ou la méthode du professeur, Isabey, Decamps; on est
toujours fils de quelqu’un. Et le paysage n’échappe pas aux fatalités
humaines. Venu tard, au soir des luttes, Hervier semble un inter-
médiaire entre la fièvre qui s’apaise et le document qui s’oriente ;
plutôt réaliste que romantique, malgré ses débuts fougueux, et bien

LES BATEAUX DE PÈCHE
(D’après une eau-forte d'Hcrvier)

qu’il garde àn paysage romantique le large frisson, l’allure incisive
et la tourmente. Aquafortiste précurseur, peintre s’acheminant de
l’étrangeté romanesque vers la sincérité champêtre, en face des der-
niers poncifs, il clôt le lyrisme obscur et précède la lueur impres-
sionniste : Jongkind et Boudin iront plus avant dans la lumière.

Aggravé de redites, son idéal n’est pas des plus hauts, sans
doute; mais il lô relève par la double magie de la vigueur et du style.'
On le sent épris de Hobbema, de sa fierté naïve. Et voyez comme les
jugements d’art se déplacent : en 1852, Hervier, régal des Goncourt,
a pour lui les amis du Vrai, qui redoutent l’emphase des penseurs;
 
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