DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Guillon, Adolphe: Une ancienne petite ville de Bourgogne: Montréal (Yonne)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0094
UNE ANCIENNE PETITE VILLE DE BOURGOGNE
83
pas en France, dit Viollet-le-Duc, d’autre exemple d'une tribune
ainsi construite et de cette époque, aussi admirablement conser-
vée. »
C’est ainsi que s’exprimait Viollet-le-Duc dans un mémoire qu’il
adressait au ministre pour faire classer l’église de Montréal comme
monument historique, et obtenir sa restauration, pour laquelle on lui
alloua une somme de cent mille
francs.
On remarque dans le chœur,
un triptyque en albâtre peint et
doré, représentant les Mystères
de la Vierge. Mais ce qui offre
surtout un intérêt tout particu-
lier, ce sont les stalles, taillées
en plein bois de chêne et assez
bien conservées, malgré quelques
mutilations regrettables. Elles
ont été exécutées en 1522, quel-
que temps après le passage de
François Ior, qui laissa au cha-
pitre des preuves de sa généro-
sité. Ces stalles, au nombre de
vingt-six, réparties sur deux ran-
gées, sont attribuées aux frères
Rigoley, de Nuits-sous-Ravières,
qui se sont représentés eux-mê-
mes en tête d’un panneau, buvant
et mangeant, l’un tendant son
gobelet, et l’autre tenant un
TRIBUNE ET ROSE (XIIe SIÈCLE)
(Église de Montréal)
énorme broc à la main. Les en-
trées de chaque rangée sont ornées de bas-reliefs sculptés dans
l’épaisseur du bois ; le panneau de droite des stalles de droite, en
regardant l’autel, représente le Baptême du Christ dans le Jourdain :
les deux figures, les arbustes, l’eau du fleuve, tous les détails enfin,
sont traités avec une habileté charmante ; malheureusement, un
misérable a coupé avec un instrument tranchant les jambes des deux
personnages. Sur le panneau de gauche, on voit David terrassant
un lion qui se précipite sur lui, deux autres lions gisent à ses
pieds; en haut, un groupe d’arbres très bien sculptés, et, dans l’angle
de droite, un château-fort défendu de tours, dont la porte est pré-
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pas en France, dit Viollet-le-Duc, d’autre exemple d'une tribune
ainsi construite et de cette époque, aussi admirablement conser-
vée. »
C’est ainsi que s’exprimait Viollet-le-Duc dans un mémoire qu’il
adressait au ministre pour faire classer l’église de Montréal comme
monument historique, et obtenir sa restauration, pour laquelle on lui
alloua une somme de cent mille
francs.
On remarque dans le chœur,
un triptyque en albâtre peint et
doré, représentant les Mystères
de la Vierge. Mais ce qui offre
surtout un intérêt tout particu-
lier, ce sont les stalles, taillées
en plein bois de chêne et assez
bien conservées, malgré quelques
mutilations regrettables. Elles
ont été exécutées en 1522, quel-
que temps après le passage de
François Ior, qui laissa au cha-
pitre des preuves de sa généro-
sité. Ces stalles, au nombre de
vingt-six, réparties sur deux ran-
gées, sont attribuées aux frères
Rigoley, de Nuits-sous-Ravières,
qui se sont représentés eux-mê-
mes en tête d’un panneau, buvant
et mangeant, l’un tendant son
gobelet, et l’autre tenant un
TRIBUNE ET ROSE (XIIe SIÈCLE)
(Église de Montréal)
énorme broc à la main. Les en-
trées de chaque rangée sont ornées de bas-reliefs sculptés dans
l’épaisseur du bois ; le panneau de droite des stalles de droite, en
regardant l’autel, représente le Baptême du Christ dans le Jourdain :
les deux figures, les arbustes, l’eau du fleuve, tous les détails enfin,
sont traités avec une habileté charmante ; malheureusement, un
misérable a coupé avec un instrument tranchant les jambes des deux
personnages. Sur le panneau de gauche, on voit David terrassant
un lion qui se précipite sur lui, deux autres lions gisent à ses
pieds; en haut, un groupe d’arbres très bien sculptés, et, dans l’angle
de droite, un château-fort défendu de tours, dont la porte est pré-