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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

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Nr. 3
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Gusman, Pierre: Quelques peintures de Pompéï
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https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0210

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

simples, s’accordant avec les lignes d’nne chambre, d’un triclinium,
d’un tablinum. La perspective des compositions décoratives est sans
recherche et d’une grande simplicité. Les panneaux sont divisés par
des imitations de colonnes peintes des ordres ionique et corinthien.
Les moulures sont également reproduites par la peinture. Ce second
style est peu usité à Pompéï. Les chambres où habitaient les gens de
modeste aisance étaient décorées de lignes transversales et longitu-
dinales, rouges, jaunes, qui bordaient les rectangles ornés de por-
traits placés dans des médaillons ou encadrés d’une simple bordure
jaune, rouge ou noire, mais rarement bleue. — Le troisième style est
chargé d’ornements délicats, d’un travail patient, d’une couleur
blanche aux ombres vertes. Beaucoup de bandes teintées de vert clair
ou de brun violacé. On ne rencontre pas de jaune dans les lignes de
division d’un panneau. Ce style, le plus beau, est caractérisé par le
cachet égyptien qui s’y attache, dont le candelabrum, à la base orne-
mentée de dessins symétriques en façon de pomme de pin, est un
détail typique. Les colonnes imitées sont blanches, et les couleurs
de cette époque sont d’une tonalité harmonieuse ; les bleus et les
rouges, surtout, sont d’une délicatesse rare. — Le quatrième style
est surchargé d’ornements, de perspectives de palais imaginaires,
de draperies lourdes, de baldaquins supportés par des colonnettes
jaune d’or; de nombreuses figures se trouvent placées dans cette
ornementation et sont fort gracieuses. Les arabesques sont toujours
en bordure, combinées avec des chimères aux angles, ainsi que
d’autres animaux fantastiques placés dans les ornements, caractères
distinctifs de ce style. Le candelabrum n’est plus de la même forme,
les teintes sont douces et enveloppées, fades quelquefois. L’orne-
mentation est d’un goût moins pur ; l’effet est peut-être décoratif,
mais l’ensemble est prétentieux. Il est regrettable que ce soit plus
particulièrement sous ce dernier style qu’est connue et admirée de
nos jours la décoration pompéienne, alors tombée en décadence,
sacrifiant en cela à la mode de l’Empire.

On pourrait subdiviser ces quatre styles, car il existe divers
mélanges assez bien combinés, surtout aux époques de transition.

Les murs préparés pour être peints étaient enduits de trois couches
successives de mortier de grains différents, fait de marbre pilé.
Avant la troisième opération, on battait fortement les deux premières
couches pour en retirer l’humidité, leur donner de la consistance et
obtenir une grande dureté. Puis venait se poser la dernière épaisseur,
faite de stuc fin qui devenait poli comme le marbre par le battage des
 
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