Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 16.1896)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

habileté de, ces artistes secondaires, dont le pinceau courait sur le mur
comme la plume sur le papier et qui produisaient tant d’effet avec si
peu de moyens. Par l’étude de l’art à Pompéï, on se rend parfaitement
compte de ce que pouvait être la peinture grecque, en pensant que,
dans une ville de province, dans des villas de plaisance, l’art était
on tel honneur et que les moindres peintures avaient un cachet
artistique que bien des tableaux modernes pourraient envier. Les
sujets étaient agréablement choisis, dont la mythologie faisait tous
les frais : Narcisse aimé de Vénus, Apollon et Daphné, Léda et le
cygne, les Amours de Mars et de Vénus, Persée délivrant Andromède,
Hercule et Omphale, etc. Les artistes de ce temps éloigné, imprégnés
de mythologie et épris de ces aimables aventures, s’ingéniaient,
même en traitant un sujet triste, à le rendre agréable et harmoni-
saient si bien l’ensemble de leurs compositions qu’il se dégageait
toujours de leurs œuvres une grâce naturelle, un abandon et un air
de belle santé qui reposait l’esprit et le laissait sous une heureuse
impression. On sent qu’il y a vingt siècles l'art embellissait la vie,
que le, beau y était admiré, même adoré sous toutes ses manifesta-
tions, et que ce divin pays devait être un paradis où les fleurs avaient
tout leur parfum, la grâce et le charme tous leurs attraits.

PIERRE GDSMAN