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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

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Nr. 4
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Magne, Lucien: L' exposition de 1900, [4], Les palais des Champs-Élysées, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0336

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

exagérations des façades voisines, et si son grand mur de musée au
premier étage « est un peu maigre de décor, il accuse avec sincé-
rité, comme le remarque M. Pascal, la destination et le mode d’ar-
rangement des salles ». M. Gautier avait été conduit ainsi à établir
des portiques extérieurs à rez-de-chaussée, et je crois que c’eût été
là une innovation très appréciée par les promeneurs.

Le rapporteur du jury ne s’est pas laissé complètement séduire
par les dessins exquis de M. Girault : il lui a reproché un défaut
d'harmonie entre les trois baies de sa façade aux ouvertures déme-
surées et les galeries attenantes, dont il blâme l’étroitesse, et qui,
d’ailleurs, relèguent à l’arrière-plan les salles d’exposition. On peut
adresser les mêmes critiques au remarquable projet de M. Esquié;
l’arc immense qui forme l’entrée principale, malgré l’habileté
déployée dans l’ajustement des motifs de remplissage, paraît hors
de proportion avec les parties attenantes. Le plan est d’ailleurs bien
étudié et prolonge aussi, par une galerie perpendiculaire, la salle
d’exposition jusqu’à l’avenue d’Antin. A gauche de cette galerie sont
les cafés, à droite la salle de concerts.

Le projet de M. Blavette, qui offre quelques analogies avec celui
de M. Thomas, ceux de MM. Tropey-Bailly et Paulin ont des qualités
de mesure, de simplicité, qui leur assignent une place parmi les
ouvrages les plus intéressants du concours. On ne pouvait, dans un
délai de neuf semaines, espérer des œuvres définitives, et parmi ces
grandes esquisses, qui, toutes, se ressentent d’une étude trop hâtive,
on ne peut méconnaître les qualités brillantes de nos architectes,
toujours prêts à dépenser sans compter leur temps et leur talent lors-
qu’il s’agit d’ajouter une œuvre à celles que nous ont transmises les
siècles passés.

Mais pourra-t-on, dans le délai de trois ans, faire des œuvres
définitives et vraiment modernes? J’ai peine à croire que cela soit
possible, quelque désir que j’en aie.

LUCIEN MAGNE
 
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