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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

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Nr. 5
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Valabrègue, Antony: Le Musée de Bâle, 4: artistes allemands et artistes suisses
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https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0442

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418

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Fribourg-en-Brisgau. Cette œuvre provient d’ailleurs de cette ville et
elle s’y trouvait encore au commencement de ce siècle.

La Naissance du Christ, œuvre antérieure à celle-ci, datée de
1510, est exécutée d’une façon beaucoup moins personnelle : cette
peinture inégale et peu harmonieuse, retouchée peut-être, est une va-
riante d’un thème traité par l’artiste à Fribourg, à Aschaffenbourg et
à Francfort. M. Robert Stiassny, dans ses Études sur Baldung, attribue
au maître, avec quelques autres écrivains d’art, une Sainte Trinité
entre la Mère des Douleurs et saint Égidius, considérée pendant long-
temps comme une œuvre sortie de l’atelier de Hans Schæufelein1. Ce
tableau, si on le compare aux précédents, ne révèle pas de grands
efforts d’imagination. On n’y aperçoit aucune de ces belles échappées
que nous offrent d’autres toiles de notre artiste ; nous reconnaissons
seulement que la coloration de cette composition est ferme et lumi-
neuse. Cette Sainte Trinité a porté trois faux monogrammes, parmi
lesquels, a figuré celui de Baldung. Le catalogue du musée la classe
judicieusement comme étant exécutée dans la manière de ce dernier, et
mentionne certaines parentés avec le Christ entre les deux larrons.
Nous ne voulons pas insister longuement sur des discussions d’at-
tributions. Deux portraits du musée de Bâle ont été aussi donnés à
Baldung; ils nous présentent l’image de deux jeunes Bâlois. La facture
en est superficielle, la manière élégante et affaiblie. Sans doute un
de ces morceaux semble se rapprocher davantage des sujets du même
genre que nous connaissons, mais ces œuvres offrent, de l’une à
l’autre, de grandes analogies d’exécution ; lorsqu’on a tenu compte de
ces similitudes, on conclut, à défaut d’indications décisives, qu’on ne
peut séparer ces peintures, et que reconnaître l'une, c’est aussi ad-
mettre l’autre.

Nous croyons aune école de Baldung, représentée d’ailleurs au
Musée de Bâle : il faut y placer le maître de Messkirch et l’anonyme
qui a peint deux belles figures d’apôtre, saint Jean et saint Mathieu,
et qui s’est aussi inspiré de Dürer dans ces types religieux. Nous
avons, à Bâle, une idée très étendue de Baldung, de son œuvre et de
son temps. Notre compréhension du maître s’élargit et se précise encore
devant quelques-uns de ses beaux dessins : il s’agit ici de ceux qui

1. Baldung Studien, Kunstchronik, 1894-1895. M. Robert Stiassny a publié
divers travaux sur Baldung, à côté de sa monographie sur les dessins héraldiques,
conservés dans le. Cabinet des Estampes de Cobourg. Il a été rendu compte de
cette dernière publication dans la Gazette des Beaux-Arts (3« période, t. XV,
p. 267).
 
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