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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

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Nr. 6
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Frizzoni, Gustavo: La Galerie Layard
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https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0481

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486

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

indications précieuses, s’accordant avec les résultats de la critique
moderne, à l'intelligente participation de son ami, le sénateur Giovanni
Morelli, de Bergame, qui avait déjà publié depuis quelques années,
sous le pseudonyme d’Ivan Lermolieff, la première édition allemande
de ses Eticdes critiques sur les maîtres italiens. Les lumières de ce
connaisseur furent non moins profitables à sir Henry dans le choix
qu’il fit de nombre d’œuvres d’art, destinées à orner le beau palais
qu’il avait acheté sur le Grand Canal de Venise, où il aimait à passer
la plus grande partie de l’année, lorsqu'il eut quitté la carrière diplo-
matique. Ce ne fut que dans les tout derniers mois de sa vie qu’il
abandonna cette demeure pour retourner à Londres, où il mourut
à la tin de juillet de l’année 1894.

I

I /école de peinture qui a fourni à la collection Layard le conti ngenl
le plus abondant est celle de Venise et des provinces qui en dépen-
daient. Quoique sir Henry n’ait pas eu la chance de conquérir une
œuvre bien authentique du peintre le plus renommé de la vieille
école, Giovanni Bellini, le nom de Gentile Bellini, dont les peintures
sont encore plus difficiles à découvrir que celles de son frère, figure
deux et même, nous osons le dire, trois fois sur des tableaux très in-
téressants delà collection Layard. 11 s’agit, avant tout,d’un panneau en
longueur représentant Y Adoration des Rois Mages avec tout l’apparat
de leur suite. Nous y trouvons le peintre dans son véritable élément,
la peinture d’histoire, pour laquelle, de même que son contempo-
rain Carpaccio, il était décidément plus doué que pour les tableaux
strictement destinés aux autels des églises ; c’est ce que prouvent
surtout ses grandes toiles, peintes à l’origine pour des congrégations,
dites écoles, de Venise, et placées aujourd’hui, à la suite de la sup-
pression d’un grand nombre de confréries, dans les galeries de Venise
et de Milan. Comme dans ces toiles de dimensions monumentales,
Gentile, dans celles de la collection Layard, se révèle dans la plénitude
de son style sévère et solennel. Que de dignité, en effet, dans ces
figures en costume oriental, s’acheminant vers la grotte devant laquelle
est assise la Vierge, tenant avec une extrême simplicité l’Enfant debout
sur ses genoux ! Que de finesse dans les alentours, où les animaux,
les arbres, les lieux fortifiés au loin et les chemins serpentant au
flanc des collines nous rappellent d’une manière si frappante les
détails qui donnent tant de charme aux dessins de Jacopo, le père du
 
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