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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

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Nr. 6
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Frizzoni, Gustavo: La Galerie Layard
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https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0483

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

4i»8

peintre, tels que nous les voyons dans les deux célèbres volumes con-
servés au Louvre et au British Muséum! Nul doute, du reste, que des
rapports très étroits de maître à élèves n’aient existé entre Jacopo et
ses deux fil s, et nous ne saurions assez, à ce sujet, insister sur la
comparaison des œuvres de la jeunesse de ceux-ci avec ce qui nous
reste de leur père, c’est-à-dire, hélas ! presque exclusivement des
dessins.

Un morceau du môme Gentile, qui aurait un intérêt tout par-
ticulier si on ne devait constater qu’il est entièrement refait, du moins
en ce qui concerne la demi-figure qu’elle présente, c’est le petit por-
trait de Mahomet 11.11 est vu presque de profil, dans un encadrement
cintré peint sur le panneau, appuyé sur un parapet couvert, au
milieu, d’un tapis précieux. Des deux cotés, deux inscriptions, dont
celle de gauche est devenue presque illisible1, tandis que celle de
droite porte la date mcccclxxx die xxv mensis novembris. En haut, de
chaque côté, soûl peintes sur le fond noir (rois couronnes, et le môme
emblème se retrouve sur le revers de la médaille du souverain, faite
par Gentile. Cette dernière, à vrai dire, nous présente sur son droit
une image du sultan vue de profil, assez différente de celle du tableau,
surtout quant à la forme du nez; mais cette différence pourrait
résulterdes altérations causées par l'excès des retouches, qui rendent
presque impossible un jugement définitif sur la peinture.

La présence de Gentile Bellini à la cour de Constantinople est,
en tout cas, bien attestée par l’histoire. Ce n’est pas seulement
Vasari qui en parle, dans la biographie de Bellini ; avant lui, nous
lisons chez le chroniqueur Marino Sanuto : « 11 Signor Turco vuol la
Signoria li mandi un bon pittor, e invido il Dose, vadi a onorar le
nozze di suo fiol. Li fu risposto ringraziando e mandato Gentil Bellin
ottimo pittor, quai andô con le galle di Romania, e la Signoria li
pagô le spese, e parti adi 3 settembre. »

Il n’y a donc aucun doute que Mahomet, en dépit de la loi mu-
sulmane, se soit plu à se faire portraiturer plusieurs fois; nous savons,
en effet, qu’il existe deux autres médailles gravées reproduisant ses
traits : l’une modelée par Bertoldo, l'élève de Donatello et l’autre,
qui est la plus remarquable comme œuvre d’art, par Constantius,
artiste inconnu du reste, qui en a signé le revers. Quant au portrait

1. Dans les notes accompagnant le texte de Vasari, cette inscription est
reproduite de la manière suivante : Terrar. marisq. Victor ac dominator orbis...
sultan... Mahomcti. Résultat ars vera Gientilis militis aurati Belini... aturae... qui
cuncta reducit in propria... jam proprio simul cre... »
 
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