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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
chant le développement de leur talent, mais qui ne surent pas
longtemps se maintenir à la hauteur de ce qu’on attendait d’eux.
Il nous reste à citer en dernier lieu deux pièces qui se rangent
dans la série des productions de l’art cultivé dans les régions du Bas-
Rhin. C’est, en première ligne, une Madone avec l’Enfant entre ses
bras, attribuée à Hugo van der Goes. La peinture est aussi remar-
quable par la clarté et la transparence du coloris que par la netteté
du dessin. Quant à l’attribution, quoiqu’il n'y ait pas de grave désac-
cord entre le présent tableau et le grand retable authentique du
peintre flamand conservé au Musée de Santa Maria Nuova, à Florence,
il ne nous appartient pas de trancher ici la question.
Le second tableau est bien curieux, tant pour le sujet que pour
la façon dont il est représenté. On y voit le Christ étendu par terre,
au moment où il vient d’être cloué sur la croix, entouré de ses bour-
reaux. Bien que catalogué sous la dénomination d’« Ecole allemande »
par le photographe, il y a là des types rappelant beaucoup ceux de
ce mystérieux Hollandais appelé Gérard de Harlem, qui florissait
vers 1460 et dont il y a deux tableaux fort étranges et fort remar-
quables à la Galerie impériale de Vienne. Nous laisserons encore
une fois la solution du problème à des juges plus accrédités en la
matière que nous, sans insister sur notre impression personnelle,
qui pourrait bien ne pas se trouver vérifiée par un examen plus
approfondi.
Il serait injuste, après la description que nous venons de donner
de la collection Layard, de ne pas faire ressortir le mérite vraiment
extraordinaire de celui qui en fut le restaurateur. Il faut louer sans
réserve M. Cavenaghi, de Milan, pour l’œuvre consciencieuse et
savante qu’il a menée à bonne fin, en restituant à maintes pièces
détériorées et altérées leur aspect primitif ; faute de ses soins, il
aurait souvent été impossible de déchiffrer ces œuvres et d’en appré-
cier la valeur intime.
GUSTAVE FRIZZOXX
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
chant le développement de leur talent, mais qui ne surent pas
longtemps se maintenir à la hauteur de ce qu’on attendait d’eux.
Il nous reste à citer en dernier lieu deux pièces qui se rangent
dans la série des productions de l’art cultivé dans les régions du Bas-
Rhin. C’est, en première ligne, une Madone avec l’Enfant entre ses
bras, attribuée à Hugo van der Goes. La peinture est aussi remar-
quable par la clarté et la transparence du coloris que par la netteté
du dessin. Quant à l’attribution, quoiqu’il n'y ait pas de grave désac-
cord entre le présent tableau et le grand retable authentique du
peintre flamand conservé au Musée de Santa Maria Nuova, à Florence,
il ne nous appartient pas de trancher ici la question.
Le second tableau est bien curieux, tant pour le sujet que pour
la façon dont il est représenté. On y voit le Christ étendu par terre,
au moment où il vient d’être cloué sur la croix, entouré de ses bour-
reaux. Bien que catalogué sous la dénomination d’« Ecole allemande »
par le photographe, il y a là des types rappelant beaucoup ceux de
ce mystérieux Hollandais appelé Gérard de Harlem, qui florissait
vers 1460 et dont il y a deux tableaux fort étranges et fort remar-
quables à la Galerie impériale de Vienne. Nous laisserons encore
une fois la solution du problème à des juges plus accrédités en la
matière que nous, sans insister sur notre impression personnelle,
qui pourrait bien ne pas se trouver vérifiée par un examen plus
approfondi.
Il serait injuste, après la description que nous venons de donner
de la collection Layard, de ne pas faire ressortir le mérite vraiment
extraordinaire de celui qui en fut le restaurateur. Il faut louer sans
réserve M. Cavenaghi, de Milan, pour l’œuvre consciencieuse et
savante qu’il a menée à bonne fin, en restituant à maintes pièces
détériorées et altérées leur aspect primitif ; faute de ses soins, il
aurait souvent été impossible de déchiffrer ces œuvres et d’en appré-
cier la valeur intime.
GUSTAVE FRIZZOXX