DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Benoît, Camille: La peinture française à la fin du XVe siècle (1480 - 1501), 4
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
arrive à tant de figures peintes du xv° siècle, italien ou flamand.
Ce sont bien les plus vivantes, les plus aimables fleurs de notre
parterre, le bouquet le plus doucement enivrant du doux jardin de
France, épanoui en son plus ctliéré printemps. Si les anges de Fou-
quet étaient les violettes d’avril, les anges du maître de Moulins
sont les muguets de mai. Ici, nous touchons à la limite où la
peinture, sur le point d’épuiser ses ressources propres et d’excéder
son pouvoir, fait signe à la poésie et à la musique.
J’ai tenu à souligner, ne pouvant y insister trop longuement,
les mérites de divers ordres qui sont particuliers au chef-d’œuvre
de Moulins. J’ai marqué la haute signification historique, tant au
point de vue politique qu’à celui, de l’interprétation religieuse, de
cette double apothéose. J’ai essayé de faire ressortir son importance
extrême, non seulement en ce qui concerne l’histoire de son auteur
encore inconnu, mais aussi en ce qui intéresse l’évolution, à peine
entrevue encore, de notre art national, pendant une période aussi
féconde que peu étudiée de près, jusqu’à présent. Enfin, j’insiste
de nouveau sur son incomparable valeur d’art; et j’aurais voulu
mettre mieux encore en lumière l’élément original et rare qui s’y
développe à son plus haut degré, qui le pare et l’embaume d’une
si miraculeuse floraison.
Il nous reste maintenant à jeter un regard en arrière, à mesurer
le chemin parcouru, afin de chercher, afin d’essayer de trouver une
interprétation d’ensemble à cette étude, esquisse déjà très poussée,
si l’on veut, mais ne pouvant donner encore une idée tout à fait
concrète et pleine du sujet, infiniment plus riche à exploiter qu’on
ne l'avait jusqu’alors imaginé.
Cette tâche dernière sera l’objet des réflexions finales qui vont
suivre.
(La suite prochainement.)
CAMILLE BENOIT
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
arrive à tant de figures peintes du xv° siècle, italien ou flamand.
Ce sont bien les plus vivantes, les plus aimables fleurs de notre
parterre, le bouquet le plus doucement enivrant du doux jardin de
France, épanoui en son plus ctliéré printemps. Si les anges de Fou-
quet étaient les violettes d’avril, les anges du maître de Moulins
sont les muguets de mai. Ici, nous touchons à la limite où la
peinture, sur le point d’épuiser ses ressources propres et d’excéder
son pouvoir, fait signe à la poésie et à la musique.
J’ai tenu à souligner, ne pouvant y insister trop longuement,
les mérites de divers ordres qui sont particuliers au chef-d’œuvre
de Moulins. J’ai marqué la haute signification historique, tant au
point de vue politique qu’à celui, de l’interprétation religieuse, de
cette double apothéose. J’ai essayé de faire ressortir son importance
extrême, non seulement en ce qui concerne l’histoire de son auteur
encore inconnu, mais aussi en ce qui intéresse l’évolution, à peine
entrevue encore, de notre art national, pendant une période aussi
féconde que peu étudiée de près, jusqu’à présent. Enfin, j’insiste
de nouveau sur son incomparable valeur d’art; et j’aurais voulu
mettre mieux encore en lumière l’élément original et rare qui s’y
développe à son plus haut degré, qui le pare et l’embaume d’une
si miraculeuse floraison.
Il nous reste maintenant à jeter un regard en arrière, à mesurer
le chemin parcouru, afin de chercher, afin d’essayer de trouver une
interprétation d’ensemble à cette étude, esquisse déjà très poussée,
si l’on veut, mais ne pouvant donner encore une idée tout à fait
concrète et pleine du sujet, infiniment plus riche à exploiter qu’on
ne l'avait jusqu’alors imaginé.
Cette tâche dernière sera l’objet des réflexions finales qui vont
suivre.
(La suite prochainement.)
CAMILLE BENOIT