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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 27.1902

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Nr. 2
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Berenson, Bernard: Quelques peintures méconnues de Masolino da Panicale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24809#0112

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QUELQUES PEINTURES DE MASOLINO DA PANICALE

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Masolino. Ce sont toujours les types aquilins de ses profils ; la Vierge
est la Madone de Munich, un peu plus âgée ; elle offre aussi quelque
analogie avec l’homme au turban de la Résurrection de Tabitha.
Masaccio n’aurait jamais peint un Christ de forme et de stature
aussi peu solides. Au contraire, voyez comme ce Christ ressemble,
à cet egard, au Sauveur du Baptême de Castiglione, et comme son
visage, bien qu’embelli par la souffrance, rappelle celui du Christ
de la Prédication de saint Jean-Baptiste, également à Castiglione!
Combien l’un et l’autre diffèrent du Christ plus massif, moins
expressif, de l'Argent du tribut de Masaccio ! Enfin, je dois attirer
l’attention du lecteur sur la partie supérieure de la fresque, où
apparaît, dans une ouverture circulaire, un prophète levant les bras
au ciel en présence de l’horrible spectacle qu’il aperçoit. Dans toutes
les œuvres reconnues de Masaccio, où trouverait-on un type si
purement inspiré par le goût du xive siècle? C’était là un personnage
favori de Masolino, qui l’a reproduit deux fois, avec la même physio-
nomie et la même attitude, dans la seule Résurrection de Tabitha. Il
ressemble à l’Eternel du panneau de Munich, et on le revoit
encore, avec quelques différences, à Castiglione, tantôt comme
Hérode, tantôt comme un évangéliste, tantôt enfin comme saint
Jean-Baptiste.

Ainsi, Empoli peut se glorifier de posséder deux peintures de
Masolino qui, si elles ne comptent pas parmi les plus importantes,
sont, l’une la plus charmante, et l’autre la plus noble des composi-
tions de cet artiste. Mais n’y a-t-il rien d’autre de lui dans les envi-
rons? Tout près de là, à San Miniato al Tedesco, dans l’église des
Dominicains, à droite en entrant dans la chapelle placée à droite
du chœur, on voit un fragment de fresque représentant un diacre.
Dans l’église des Franciscains est un saint Christophe, également à
fresque. Ces deux œuvres sont dans un état de dégradation lamen-
table. Quand elles étaient intactes, on pouvait peut-être y recon-
naître la main et le génie de Masolino.

B. BERENSON'
 
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