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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 1
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Nolhac, Pierre de: Le Versailles de Mansart, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0042

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34

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

premier petit-fils de Louis XIV, advenue à Versailles le 6 août 16821.

C’était bien une maison inachevée qu’on était venue habiter, pour
obéir à l’impatience royale. Jusqu’en 1685, on travaille à la déco-
ration intérieure du Château. Le nouvel appartement du Roi n’est
fini qu’en 1684, et la Grande Galerie n’est entièrement ouverte,
comme l'on sait, qu’en novembre de cette même année. Ce ne sont
pas seulement les peintres et les décorateurs, ce sont les maçons et
les charpentiers qui remplissent encore Versailles pendant des
années. Sous les yeux du Roi et au milieu de cette Cour toujours
plus brillante, des ouvrages de plus en plus vastes sont entrepris. Ils
viennent modifier une fois encore l’aspect de cette grande habita-
tion, dont le maître a voulu jouir avant même qu elle ne fût finie.
Le Château, en effet, bien que muni à ce moment de ses organes
essentiels, n’a pas encore atteint son développement complet, et
Mansart, qui va passer sous les ordres de Louvois, aura la charge
d’en poursuivre l’achèvement.

Ce fut l’installation intérieure qui occupa d’abord le nouveau
surintendant des Bâtiments, et lui donna l’occasion de faire, dans
ces fonctions, ses preuves de bon serviteur, ainsi qu’il les avait
faites depuis tant d’années comme secrétaire d’Etat de la Guerre2.
Les dates, en effet, qui fournissent toujours les rapprochements les
plus instructifs, établissent que les premières besognes auxquelles
Louis XIV employa, après la mort de Colbert, le zèle du réorganisa-
teur de ses régiments, fut l’aménagement définitif de ses apparte-
ments et de ceux des princes à Versailles.

En 1682, rien n’avait été changé aux habitudes antérieures, et
le Roi avait présidé en personne et sur place à l’arrangement et à la
décoration de toutes les parties du petit Château qu’il s’était réser-
vées, et qui étaient situées à gauche et au fond de la Cour de Marbre.
La seule maçonnerie un peu importante qu'on y fit alors fut dans la
cour intérieure, pour élargir la pièce qui devait être la seconde anti-

1. La description des réjouissances de Versailles est au Mercure d’août 1682,
p. 72 et suiv. J'y emprunte un seul détail, intéressant pour notre sujet : « Il y a
eu des illuminations de toutes sortes... La Pompe a été illuminée autant de fois
que cette fête a recommencé, et tous les feux de Versailles donnant un nouvel
éclata l'or dont le Château est couvert, il ne s’est peut-être jamais rien vu de si
brillant. »

2. Les premiers ordres envoyés par Louvois à Versailles sont écrits à Fontai-
nebleau du 6, du 16 et du 17 septembre 1683, et expédiés à Le Fèvre, inspecteur
des travaux, à Le Nôtre et à Mansart. Les minutes existent aux Archives histo-
riques du ministère de la Guerre, vol. 696.
 
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