DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Marcel, Henry: Les Salons de 1902, 4
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0136
LES SALONS DE 1902
(quatrième et dernier article4)
LA SCULPTURE
a faible quantité de sculptures pré-
sentée cette année par la Société Natio-
nale m’engage à réunir les deux expo-
sitions dans un examen d’ensemble ;
ce n’est pas que la différence de ten-
dances constatée de part et d’autre
chez les peintres ne se retrouve chez
les statuaires ; l’aversion pour les
thèmes scolaires, l’amour de la vie
familière, les recherches d’exécution, caractérisent ici encore le
groupement le plus récent ; mais les effectifs sont trop inégaux pour
comporter un parallèle.
La mort de Dalou jette une ombre de deuil sur ce Salon; avec
lui disparaît le dernier peut-être de nos maîtres qui ait eu, à un
haut degré, le sens du monumental et l’entente des masses. Son
enseignement, son exemple, feront grandement défaut à notre école,
à qui aucun talent de cette envergure ne s’offre plus pour rallier
sa dispersion, en disciplinant les efforts individuels. Des artistes
chez qui survivent certaines de ses aptitudes, l'un, M. Injalbert,
est plus inégal — quelle chute, hélas ! de son groupe d’Orange au
monument d’Auguste Comte ! — et de souffle plus court ; l’autre,
M. Coutan, dans ses apparitions intermittentes, délaisse de plus en
plus la conception humanitaire de Dalou pour des visées purement
décoratives. M. Puech, avec son extraordinaire facilité, ses rares
I. Y. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXVII, p. 353 et 455, et t. XXVIII,
p. 60.
(quatrième et dernier article4)
LA SCULPTURE
a faible quantité de sculptures pré-
sentée cette année par la Société Natio-
nale m’engage à réunir les deux expo-
sitions dans un examen d’ensemble ;
ce n’est pas que la différence de ten-
dances constatée de part et d’autre
chez les peintres ne se retrouve chez
les statuaires ; l’aversion pour les
thèmes scolaires, l’amour de la vie
familière, les recherches d’exécution, caractérisent ici encore le
groupement le plus récent ; mais les effectifs sont trop inégaux pour
comporter un parallèle.
La mort de Dalou jette une ombre de deuil sur ce Salon; avec
lui disparaît le dernier peut-être de nos maîtres qui ait eu, à un
haut degré, le sens du monumental et l’entente des masses. Son
enseignement, son exemple, feront grandement défaut à notre école,
à qui aucun talent de cette envergure ne s’offre plus pour rallier
sa dispersion, en disciplinant les efforts individuels. Des artistes
chez qui survivent certaines de ses aptitudes, l'un, M. Injalbert,
est plus inégal — quelle chute, hélas ! de son groupe d’Orange au
monument d’Auguste Comte ! — et de souffle plus court ; l’autre,
M. Coutan, dans ses apparitions intermittentes, délaisse de plus en
plus la conception humanitaire de Dalou pour des visées purement
décoratives. M. Puech, avec son extraordinaire facilité, ses rares
I. Y. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXVII, p. 353 et 455, et t. XXVIII,
p. 60.