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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0184

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BIBLIOGRAPHIE

CONTRIBUTIONS RÉCENTES A L’HISTOIRE DE L’ART FRANÇAIS

a France n’a pas eu, au xvme siècle, d'adversaires
plus acharnés de sa politique que Frédéric II, roi de
Prusse, et Catherine II, impératrice de Russie; mais
nulle part ses écrivains et ses artistes n’ont été, de
leur vivant même, appréciés, recherchés et glorifiés
mieux qu’à Berlin et à Saint-Pétersbourg. Toutefois,
tandis que CaLherine procédait par acquisitions en
bloc, enlevant un jour à l’Angleterre la collection de
lord Robert Walpole, comte d'Oxford, une autre fois
à la France les débris encore fort importants de la

collection Crozat, ou bien à la Saxe le cabinet du comte Henri de Brühl, Fré-
déric, disposant de moins larges crédits et apportant un goût plus personnel
dans ses choix, guettait « l’occasion » favorable et se formait peu à peu un
cabinet où, après quelques sacrifices traditionnels et obligatoires aux Italiens,
aux Flamands, aux Hollandais, l’école française eut d'assez bonne heure la place
d'honneur. En 1773, Mathieu Oesterreich, inspecteur delà galerie de Sans-Souci,
publiait en français une Description de tout l'intérieur des deux palais de Sans-
Souci, de Potsclam et de Charlottenbourg, contenant l’explication de tous les tableaux,
comme aussi des antiquités et d’autres choses précieuses et remarquables ’, à l’aide
de laquelle le lecteur, guidé de salie en salle par l’auteur, peut reconstituer par
la pensée la décoration des palais et des jardins royaux. Dans les Mémoires écrits
ab irato après son expulsion de Berlin, Voltaire a dit aussi quelques mots des
appartements privés de Frédéric, et le marquis de Bouille, dans un fragment
publié par Barrière 2, a noté le contraste que présentaient ce mobilier bleu et rose
et ces scènes galantes encadrées dans des bordures d’argent, avec la tenue
presque sordide du maître et les souillures laissées par ses levrettes favorites sur
les fauteuils et les parquets.

Ces appartements existent encore, et les tableaux, ainsi que les meubles, ont
été respectés par le vainqueur d’Iéna. C’est de Potsdam et de Sans-Souci qu’un
ordre de Guillaume II a fait sortir la plupart d’entre eux, et que, pendant quelques

1. Oesterreich a également publié une Description et explication des groupes, statues,
etc., qui forment la collection de S. M. le roi de Prusse ( Berlin, 1775, in-8° .

2. Tableaux de genre et d'histoire (Paris, 1828, in-8°).
 
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