Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 28.1902)

LE LEGS DUTUIT

Le 11 juillet 1902, M. Auguste Dutuit mourait à Rouen, et le
16 juillet M. de Selves, préfet de la Seine, apprenait que ce célèbre
collectionneur faisait la Arille de Paris l’héritière, non seulement de
ses trésors d’art, mais encore d’une partie de sa fortune. Les termes
très exprès de son testament définissaient nettement sa volonté ; des
limites étaient fixées pour la prise de possession et pour la mise en
place des collections, et ces limites étaient à ce point étroites qu’il
n’y avait pas un jour à perdre. C’était dans les deux mois qui sui-
vraient la mort d’Auguste Dutuit que les clauses de son testament
devaient être acceptées par la Ville de Paris, et c’était dans les
quatre mois qui suivraient l’acceptation du legs que les collections,
dans des conditions nettement déterminées, devaient être placées
sous les yeux du public.

Le lendemain même du jour où M. de Selves me fit l’honneur de
me charger de l’installation du musée Dutuit au Petit Palais, je par-
tais pour Rouen — car c’était à Rouen que se trouvaient les trésors,
— accompagné de MM. Jean Robiquet, le très dévoué secrétaire du
Musée Carnavalet; Henard et Escolier, attachés au Petit Palais.

Notre émotion était grande : nous allions enfin pénétrer dans 1

1. Les pages que nous donne ici M. Georges Cain seront suivies d’une série
d’articles sur chaque catégorie d’œuvres de la collection Dutuit, confiés aux
critiques les plus autorisés.

XXVIII.

3e PÉRIODE.

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