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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 1
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Marcel, Henry: Les Salons de 1902, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0091

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80

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

en fusion, devant un fond de montagne rose vif, comme l’oasis
massant ses palmeraies sous d’étranges nuages cannelés, n’en
comptent pas moins parmi les études sincères et fortes du Salon.

Mais j’ai hâte d’arriver aux poètes, qui s’attachent avant tout
à l’impression de l’heure ou à la signification morale des sites.
M. Stiévenart fait paître des chevaux blancs dans un vallon dont
Cazin eût avoué le poétique éclairage; un Espagnol, M. Raurich, dans
ses Eaux mortes, qu’encadre un parc à demi dépouillé, traduit avec
âme

Le charme triste et pur de l’automne et du soir.

M. Noirot rend d’une brosse énergique la sauvagerie d’un
torrent cévenol; M. Marché excelle aux effets de soir tombant et de
solitude sentimentale. Mais les trois œuvres décisives, dans cet
ordre d’idées, sont signées de noms britanniques : M. Alfred East a
mis toutes les grâces frileuses du premier printemps dans la pâleur
des jeunes saules et le tremblement des peupliers hâtifs de son Pré ;
M. Goodman dit la mélancolie des après-midi automnales, où traî-
nent des vapeurs, où des corbeaux tournoient sur l’éteule rase que
vont défoncer les labours; M. Tom Mostyn fait songer à Constable,
pour l’ampleur robuste du faire, dans son bord boisé de rivière
qu’anime la balte d’une roulotte.

Donnons un coup d’œil aux plantureux bestiaux de M. Hartwich
faisant la sieste à la lisière d'un bois; aux fumantes victuailles que
M. Grün reflète aux panses joyeuses d’un coquemar, d’une dame-
jeanne et d’une soupière, sur une nappe rosée par l’âtre voisin; au
succulent pâté de foie gras de Mme Dubron, digne de son maître
M. Bail en ses meilleurs jours; aux pêches fondantes de M. Jeannin,
pour finir par le délicieux panier de roses et de dahlias de Mme Du-
bourg, fraîches et naïves fleurs sans apprêt, qui sentent ia rosée et
la terre.

(La suite prochainement.)

HENRY MARCEL
 
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