Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 28.1902)

LE MUSÉE NATIONAL DU CAIRE

(deuxième article1)

LA TROISIÈME SALLE

L'Egypte est le pays où l’industrie du verre a fleuri de tout temps.
Les produits de l’àge pharaonique, grec ou romain sont connus et
appréciés, mais ils ont été dépassés en valeur par ceux de la civili-
sation arabe, remarquables par la variété et le fini de l’exécution.
Tous les moyens techniques connus ont été employés dans leur fabri-
cation, mais c’est particulièrement dans le genre spécial du verre
décoré d’énrail que les Egyptiens ont excellé.

Ce sont encore les monticules de Fostàt qui nous ont conservé
les vestiges de cet art, presque toujours sous forme de fragments
modestes, dont quelques-uns sont, à plusieurs points de vue, dignes
du plus grand intérêt; tels les estampilles et les poids, les plus
anciens verres arabes historiés. On trouve aussi des ampoules aux
formes les plus diverses, et des débris d’un art plus développé,
perles, verres décorés d’inscriptions ou d’ornements entaillés ou en
émail. Tous ces objets sont fort bien représentés dans le musée, sur-
tout par un assez grand nombre de lampes émaillées, chefs-d’œuvre
de la verrerie arabe, dont la réunion forme la plus riche collection
du monde. Ces trésors proviennent des mosquées du Caire. Sur
la plupart d’entre elles se lit le nom royal de leur premier maître ;

1. V. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXVIII, p. 43.

XXVIII.

PÉRIODE.

63