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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 6
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Herz, Max: Le Musée national du Caire, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0542

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498

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

sur d’autres s’étale en beaux caractères la longue liste des princes
qui en ont ordonné l’exécution. Le nombre des lampes auxquelles on
ne peut assigner une date est très restreint : presque toujours des
inscriptions donnent des renseignements qui fixent l’époque. En ce
qui concerne les lieux de fabrication de ces lampes, les avis sont
partagés : les uns les attribuent à l’industrie syrienne, d’autres
déclarent qu’elles proviennent de Venise. Le fameux voyageur
Nâssîri Khosrau (xic siècle), dans une relation dont Charles Schefer
nous a laissé une savante traduction, parle avec admiration de l’art
de la verrerie, très prospère dans les villes de la côte de Syrie, sans
toutefois se prononcer avec la même précision au sujet de cette
industrie en Égypte. Il parle pourtant d’un marché de lampes qui
se trouvait dans le voisinage de la mosquée el-Amr, à Fostât, et
d’un verre transparent, « d’une grande pureté, ressemblant à l’éme-
raude » et que l’on vendait au poids. Il dit aussi, dans un passage de
son journal, que, « dans le bazar, les épiciers, les droguistes et les
quincailliers fournissent eux-mêmes les verres, les vases en faïence
et le papier qui doit contenir ou envelopper ce qu’ils vendent. »

Ces passages suffiraient, à notre avis, à prouver que l’industrie
du verre était aussi développée en Égypte que dans le pays voisin.
Mais d’autres raisons ne manquent pas pour appuyer cette opinion.
En rappelant quel haut degré de civilisation fut atteint en Egypte,
malgré les fréquents changements politiques et les transformations
sociales, et quel y fut de tout temps le développement des arts et
industries, il semble inadmissible qu’on ait pu avoir recours à l’in-
dustrie d’un pays voisin, et précisément pour des produits présentant
de si grandes difficultés de transport. D’ailleurs, ne trouvons-nous
pas sur les lampes les noms des mêmes personnages qui nous ont
légué les impérissables monuments du Caire? Ne portent-elles pas
en beaux caractères le même texte qui décore les faces des mosquées,
qu’elles étaient appelées à embellir plus encore qu’à éclairer? Enfin,
n’ont-elles pas les mêmes ornements, arabesques ou entrelacs, que
l’on reconnaît sur les pierres et sur les marbres des monuments? La
même école a formé sans aucun doute l’artiste sculpteur, le peintre
et le verrier.

Nos plus spécimens documents — il y en a du icr siècle de l’hégire

de cet art de la verrerie sont les estampilles, étalons de poids et
poids L L’estampille s’appliquait sur le vase et en donnait l’exacte

1. Voir 1 étude approfondie de M. Casanova : Étude sur les inscriptions arabes
des poids et mesures en verre (Bulletin de l'Institut Égyptien, 1891).
 
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