Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 28.1902)

LES FOUILLES DE SUSE

l’AR LA MISSION J. DE MORGAN

Les lecteurs de la Gazette se
souviendront peut-être que je leur
ai déjà rendu compte, il y a près
de vingt ans, des belles découvertes
faites à Suse par M. et Mmc Dieu-
lafoy1. Les trouvailles de la mis-
sion de Morgan, exposées pendant
les mois de mai et juin au Grand
Palais des Champs-Elysées en
attendant qu’elles entrent délini-
tivement au Louvre, ont ramené
l’attention du public sur ce nom
glorieux dans les annales de la
science française. Ce petit coin de
Perse est devenu pour nous comme une colonie archéologique, grâce
au courage et à la persévérance de nos explorateurs, grâce à la
libéralité de deux monarques amis de la France, Nassr-ed-Din et
Mosalfer-ed-Din. Il est de toute justice, en contemplant les magni-
liques résultats des fouilles de M. de Morgan, de se rappeler que l’on
doit à M. et à M'ne Dieulafoy ce fécond champ de fouilles qui est en
train de nous révéler la Perse antique et de décupler les richesses
orientales du Louvre. C’est le retentissement de leurs découvertes,
c’est le transport des antiquités susiennes, au prix de mille fatigues
devant lesquelles avaient reculé les premiers fouilleurs du tell
susien, c’est l’installation au Louvre des fameux Archers de Darius
et des Taureaux de /’Apadana, qui ont fait comprendre au public

i. Les antiquités de Suse au Musée du Louvre. (Gazette des Beaux-Arts, 2epér.,
t. XXXtV, p. 333 et suiv.).

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