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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0185

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BIBLIOGRAPHIE

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mois, les visiteurs du pavillon impérial allemand à l’Exposition Universelle de
1900 ont pu en goûler l’intérêt et en admirer la richesse, dans un cadre trop
fastueux peut-être, mais dont il était impossible de nier l'élégance et la somp-
tuosité1. Tous les tableaux cependant n’avaient pas fait le voyage de Berlin à
Paris, et l’empereur s’était réservé notamment les plus précieux d’entre eux :
l'Embarquement pour Cythère et l'Enseigne de Gersaint par Watteau. Sur vingt-six
Lancret, dix seulement avaient été décrochés pour la circonstance, et la plupart
des marbres et des bronzes de Pigalle, de Lambert-Sigisbert Adam, de Coustou
le jeune, de Yassé, de Le Moyne, n’avaient pas non plus, en raison des difficultés
du transport, quitté les socles sur lesquels ils reposent. L’Exposition est close,
la rue des Nations n’est plus qu’un souvenir, mais il nous reste de cette fête
offerte aux curieux de tous pays, et principalement aux Français, un témoignage
durable : c’est le magnifique catalogue rédigé par M. Paul Seidel, directeur des
collections artistiques des châteaux royaux et du musée Hohenzollern, et traduit
par deux collaborateurs de la Gazette, MM. Paul Vitry et Jean-J. Marquet de
Vasselot2. Rien n'a été négligé pour faire de ce livre de travail un livre de luxe,
et il n’est pas jusqu’au papier de garde du cartonnage et jusqu’à ce cartonnage
lui-même qui ne rappelle le souverain dont les goûts sont si magistralement
célébrés. L’illustration comporte quatorze eaux-fortes et soixante-seize dessins
hors texte et dans le texte, de M. Peter Halm, représentant des tableaux, des
dessins, des statues, des meubles et des motifs décoratifs, tous empruntés aux
palais créés par Frédéric II.

Le catalogue raisonné de M. Paul Seidel est précédé d'une histoire sommaire
des rapports du roi avec les artistes appelés à sa cour, rapports d’où la bonne
foi était souvent absente de part et d’autre, et des diverses phases par lesquelles
les collections primitives ont successivement passé. M. Seidel n’estime pas à
moins de neuf mille les toiles de toute valeur disséminées dans les palais de la
Couronne, et il n’en a pas entrepris ici le dénombrement; néanmoins, il est
bien probable que rien de vraiment important, parmi les apports de Frédéric à
cet ensemble deux fois séculaire, ne lui a échappé3. Il aurait plutôt, ce me

1. Voyez dans la Gazette, 3e pér., t. XNIV, p. 553-538, ce que M. G. Lafenestre a
dit des principales œuvres prêtées par l’empereur.

2. Les Collections d’œuvres d’art françaises du X'.VIIIe siècle appartenant ùS.M. l’em-
pereur d’Allemagne, roi de Prusse. Histoire et catalogue, par Paul Seidel. Traduction
française, par Paul Yitry et Jean-J. Marquet de Vasselot ; 14 eaux-fortes et 76 dessins
par Peter Halm (Berlin et Leipzig, Giesecke et Devrient, MGM. ; in-folio, 6 p. nou
chiffrées et 220 p. Tiré à 300 exemp. numérotés . Un abrégé de ce travail a été publié
sous ce titre: Les Collections d’art de Frédéric le Grand à l’Exposition Universelle de
Paris en 1900. Catalogue descriptif, par Paul Seidel (mêmes traducteurs et mêmes édi-
teurs ; MCM., in-8° carré). Les illustrations dans le texte sont empruntées à l’édition
in-folio.

La Société photographique de Berlin, dont les lecteurs de la Gazette connaissent les
beaux albums consacrés aux Rembrandt de l’Ermitage, à l’œuvre de Burne-Jones, etc.,
a commencé la reproduction directe des principaux tableaux de cette galerie; j’ai sous
les yeux la première livraison, comprenant la Pourvoyeuse de Chardin, le Colin-Maillard
de Pater, l'Oiseleur et la Camargo de Lancret, la partie droite de Y Enseigne de Gersaint
et la Leçon d’amour de Watteau.

3. Le n° 62a du catalogue est un portrait officiel de Louis XIV, que M. Seidel attri-
bue à Claude Lefebvre, et la supposition n’a rien d’invraisemblable; mais Claude Lefebvre
est mort le 25 avril 1673 à Fontainebleau, où il était né le 12 septembre 1632, et non à

XXVIII. — 3* PÉRIODE.

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