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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0186

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

semble, péché par excès contraire, car le premier numéro du catalogue est une
Cuisinière de Boilly, dont le talent ne se développa qu'après la mort du vieux
roi et qui, d’ailleurs, inaugure dans l’école les temps nouveaux. M. Seidel le sait
assurément aussi bien que moi et la date inscrite par Boilly près de sa signature
(an vii) ne permet pas de croire à une méprise. Il en va de même pour le
Portrait de la reine Louise de Prusse par Mme Vigée-Lebrun ; pour le Bonaparte au
mont Saint-Bernard de David, qui semble bien être l'original enlevé par Blücher
à Saint-Cloud, en 1815; pour le Napoléon de Chaudet, qui aurait la même pro-
venance. Le véritable fond de la collection est bien vraiment contemporain de
Frédéric II et son œuvre propre, ou, si l’on veut, celle de ses agents de Paris,
Petit et Louis-François Mettra. C’est bien lui qui a commissionné ou accepté ces
Pater, ces Lancret, ces Chardin, enfin et surtout ces Watteau, au nombre de
treize, dont la perle est, je n’ai pas besoin de le dire, l'invisible Enseigne de
Gersaint. Ce n’est pas seulement, en effet, les Parisiens qui ont été privés de ce
régal. A Berlin même, les formalités d’admission dans le salon privé de l’impé-
ratrice sont telles, que lady Dilke a dû renoncer à vaincre les résistances
opposées par un règlement dont M. Seidel, dans une note (p. 146), déclare n’être
point en mesure de fléchir la rigueur.

Lady Dilke, qu’il serait superflu et impertinent de présenter aux lecteurs
de la Gazette, n'a pas, heureusement pour elle et pour nous, rencontré des
consignes aussi sévères en recueillant les matériaux des Architectes et sculpteurs
français du xvine siècle \ qUj forment la suite naturelle de la galerie qu'elle
a entreprise et qu’elle avait inaugurée par Les Peintres français du Xville siècle.
Elle a pu librement promener son objectif dans nos rues, dans nos musées, sur
les places publiques de Bordeaux et de Nancy, dans les galeries de divers ama-
teurs, et elle en a tiré l’illustration toute documentaire d’un texte au bas duquel
elle a, contrairement à l'usage de ses compatriotes, multiplié les références.
C’est pour nous une satisfaction véritable que de voir mis ainsi en valeur et à
contribution les travaux de Ph. de Chennevières, de Montaiglon, de Louis Cou-
rajod et aussi ceux de MM. de Champeaux, Guiffrey, deNolhac, Roserot, Marquet
de Yasselot, etc., et de penser que celle qui en a fait si bon usage est une
Anglaise de haut rang. Je doute fort que cet exemple soit jamais suivi par
aucune de nos compatriotes et je ne crois pas non plus que beaucoup de Pari-
siens connaissent comme lady Dilke les vestiges de l’art du xvme siècle épars
sous leurs yeux. Combien s’en est-il trouvé parmi eux qui aient jamais remarqué,
dans la rue de l’Arbre-Sec, le balcon en fer forgé de l'ancienne librairie Techener?

Londres, comme dit M. Seidel. Mariette avait depuis longtemps rectifié cette erreur de
d’Argenville et M. Th. Thuillier, dans une excellente contribution à la biographie de
Claude Lefebvre, a produit l'acte d’état-civil qui fait justice de cette légende (Réunion
des Sociétés des Beaux-Arts des départements, 16” session, 1892).

1. French architects and sculptons of the 18lh. century, by lady Dilke. London,
George Bell and sons, 1900 ; gr. in-8”, xvn-218 p. la dernière non chiffrée, marque de la
Chiswick Press,. Cf. p. xm-xvn, le détail des planches hors texte. Trois d'entre elles, la
Jeune fille à la corne d’abondance de Bouchardon (musée de Berlin', un groupe de
Clodion, Satyre et Bacchante, appartenant à Mm” Édouard André, une Baigneuse de
Iloudon, provenant de Bagatelle, n'ont été tirées que pour les exemplaires en grand
papier.
 
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