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Nr. 1
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
spécimen d’une série dont l’idée a été inspirée par Bracquemond à Alexandre
Charpentier, vers 1893.
Mais nous avons hâte d’arriver aux planches consacrées aux médailleurs
étrangers. C’est qu’ici le sujet est complètement neuf. Il y a à cela une raison :
les mouvements que Ton signale à l’étranger sont tout récents et ont éLé provo-
qués par l’ambition très légitime de lutter de science, de goût et d’ingéniosité
avec les médailleurs français. Pour cela, ainsi que le fait très justement remar-
quer M. Roger Marx, des pays neufs comme la Suède, les États-Unis, ont envoyé
leurs praticiens futurs faire leur éducation à Paris. Voici les artistes autrichiens
qui, sous la conduite de M. Joseph Tautenhayn, se présentent en phalange pressée.
M. Scharff s’y montre vigoureux et d’une rare ingéniosité, comme le prouve la
médaille du Port de Trieste. Point de fantaisie chez M. Pawlik, observateur ému
de la nature, mais un sens de la vie qui s'allie à une inspiration d’une grande fraî-
cheur. M. Bowcher représente, en Angleterre, la tradition que combat vaillamment
la petite phalange formée outre-Manche par notre Alphonse Legros. C’est aussi
le respect de la tradition qui domine le professeur allemand Mayer, mais il y a
chez lui un grand souci de l’équilibre et de la ligne qui donne à ses effigies un
caractère de grandeur inconnu à M. Bowcher. Les œuvres de MM. Brenner, Saint-
Caudens, Mac-Monniès, Flanagan, prouvent l’importance prise par la médaille
aux États-Unis. Voici encore le Danois Skovgaard, dont les médailles vigoureuses,
où la vérité et le style se marient intimement, sont si intéressantes à rapprocher
de celles de M. Franger, un artiste croate, dont les plaquettes, d'une belle fougue,
évoquent heureusement les grands horizons de la libre nature. Enfin, nous
trouvons encore Mme Lancelot-Croce, qui implante victorieusement en Ralie les
traditions de la médaille française, et Mme Antoinette Vallgren, dont l’âme,
demeurée finlandaise, « a gardé, en dépit des années passées à Paris, les façons
de sentir et d’exprimer, particulières au climat d’origine ».
Les Médailleurs modernes en France et à l’Étranger ne sont tirés qu’à cinq
cents exemplaires, ce qui est peu, en comparaison de l’intérêt de cet ouvrage
unique, qui offre le double attrait d etre le dernier et fidèle écho d’une grandiose
manifestation et de montrer pour la première fois, synchroniquement, le mou-
vement d’un art à travers l’Europe, les continents. Nous sommes heureux d’avoir
eu la bonne fortune de le signaler aux lecteurs de la Gazette, qui sont aussi,
pensons-nous, de fervents amis de la médaille.
CHARLES SAUNIER
L’imprimeur-gérant : André MARTY.
PARIS. — IMPRIMERIE DE LA « GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE FAVART.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
spécimen d’une série dont l’idée a été inspirée par Bracquemond à Alexandre
Charpentier, vers 1893.
Mais nous avons hâte d’arriver aux planches consacrées aux médailleurs
étrangers. C’est qu’ici le sujet est complètement neuf. Il y a à cela une raison :
les mouvements que Ton signale à l’étranger sont tout récents et ont éLé provo-
qués par l’ambition très légitime de lutter de science, de goût et d’ingéniosité
avec les médailleurs français. Pour cela, ainsi que le fait très justement remar-
quer M. Roger Marx, des pays neufs comme la Suède, les États-Unis, ont envoyé
leurs praticiens futurs faire leur éducation à Paris. Voici les artistes autrichiens
qui, sous la conduite de M. Joseph Tautenhayn, se présentent en phalange pressée.
M. Scharff s’y montre vigoureux et d’une rare ingéniosité, comme le prouve la
médaille du Port de Trieste. Point de fantaisie chez M. Pawlik, observateur ému
de la nature, mais un sens de la vie qui s'allie à une inspiration d’une grande fraî-
cheur. M. Bowcher représente, en Angleterre, la tradition que combat vaillamment
la petite phalange formée outre-Manche par notre Alphonse Legros. C’est aussi
le respect de la tradition qui domine le professeur allemand Mayer, mais il y a
chez lui un grand souci de l’équilibre et de la ligne qui donne à ses effigies un
caractère de grandeur inconnu à M. Bowcher. Les œuvres de MM. Brenner, Saint-
Caudens, Mac-Monniès, Flanagan, prouvent l’importance prise par la médaille
aux États-Unis. Voici encore le Danois Skovgaard, dont les médailles vigoureuses,
où la vérité et le style se marient intimement, sont si intéressantes à rapprocher
de celles de M. Franger, un artiste croate, dont les plaquettes, d'une belle fougue,
évoquent heureusement les grands horizons de la libre nature. Enfin, nous
trouvons encore Mme Lancelot-Croce, qui implante victorieusement en Ralie les
traditions de la médaille française, et Mme Antoinette Vallgren, dont l’âme,
demeurée finlandaise, « a gardé, en dépit des années passées à Paris, les façons
de sentir et d’exprimer, particulières au climat d’origine ».
Les Médailleurs modernes en France et à l’Étranger ne sont tirés qu’à cinq
cents exemplaires, ce qui est peu, en comparaison de l’intérêt de cet ouvrage
unique, qui offre le double attrait d etre le dernier et fidèle écho d’une grandiose
manifestation et de montrer pour la première fois, synchroniquement, le mou-
vement d’un art à travers l’Europe, les continents. Nous sommes heureux d’avoir
eu la bonne fortune de le signaler aux lecteurs de la Gazette, qui sont aussi,
pensons-nous, de fervents amis de la médaille.
CHARLES SAUNIER
L’imprimeur-gérant : André MARTY.
PARIS. — IMPRIMERIE DE LA « GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE FAVART.