Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 28.1902)

PAUL FLANDRIN

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râbles ou de mœurs plus paisibles, n’entrèrent point en lice et, tra-
vaillant aux champs, n’entendirent que de loin les coups portés par
l’auteur de Y Enlèvement des Scibines aux retardataires rangés autour
de Y Embarquement pour Cythère. Ils s’en émurent pourtant, et
quelques-uns d’entre eux entreprirent de ramener leur art dans la
voie classique. Leur tâche n’était pas aussi impérieuse que celle de
David. Le paysage avait été moins atteint par la décadence que la
peinture d’histoire. Les féeries de Watteau avaient, il est vrai, trouvé

A Q ü A TRAVERSA (CAMPAGNE DE ROME), PAR PAUL FLANDRIN (1 835)
DESSIN POUR LE. TABLEAU DES «PÉNITENTS DE LA MORT»
(Appartient à Mmc Desvernay.)

de fades imitateurs comme Lancret ; entraîné par son imagina-
tion merveilleuse, Hubert Robert entassait bien d’invraisemblables
ruines au milieu de verdures déliquescentes; Fragonard promenait
bien ses couples sous des bosquets luxuriants jusqu’à l’excès; mais à
côté de ces fantaisistes, auxquels on pouvait pardonner parce qu’ils
avaient à leur manière beaucoup aimé la nature, se trouvaient aussi
des adeptes d’un art moins apprêté, comme les Xavier Bidault, les
Demarne et les Gabriel Moreau, dont les œuvres ne sont pas appré-
ciées aujourd’hui autant qu’elles le méritent, qui ne s’écartaient
point de l'étude consciencieuse de la nature. Pourtant, Valenciennes
tenta d’introduire dans le paysage les réformes préconisées par