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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 3
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Maulde la Clavière, Marie Alphonse Réne de: Le portrait de Philibert de la Platière à Chantilly
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0245

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224

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

roi. Il appartenait à une famille provinciale, dont un des membres
devint conseiller au Parlement de Paris ; on le connaissait sous le
nom de « Bourdillon », bien qu’il fût simplement seigneur des
Bordes, et que la seigneurie de Bourdillon appartînt précisément au
magistrat. 11 apparaît en toute occasion comme l’homme de confiance
de Pierre de Bourbon, dont il partageait assurément les idées et la
manière de voir. Il devint successivement bailli et capitaine de
Château-Chinon, de Sury-le-Contal en Forez et de Belleperche (1493-
1495), puis du Beaujolais (1499), toujours pour le compte du duc.
En 1504, il assista au mariage du duc d’Alençon, et il mourut peu de
temps après.

Le fils de ce digne personnage, placé tout jeune près du jeune
roi Charles VIII, eut une carrière toute différente, beaucoup plus
rapide et plus bruyante. Il naquit vers 1465 et mourut en 1499, à
peu près comme Charles A III.

C’était un de ces jouvenceaux écervelés, extrêmement hardis,
qui ne voyaient de péril à rien, à qui il fallait des aventures et des
femmes, et qui entourèrent le jeune Charles VIII dès qu'il fut
émancipé. Cette bande joyeuse s’empara de la faveur du roi. Elle
alla avec lui à Lyon, où, sous prétexte de préparer une expédition
en Italie, on s’amusa beaucoup. Elle alla en Italie, où, sous prétexte
de l’expédition elle-même, on s’amusa encore fermement ; et, du
reste, on y joua gaillardement sa vie. Bourdillon était là un des
mieux notés, et des plus enragés.

Chastillon, Bourdillon, Bonneval
Gouvernent le sang royal.

Au milieu des apprêts militaires, en 1494, Bourdillon obtint la
charge de bailli de Mantes. Il était, en outre, chambellan et faisait
partie des cent gentilshommes de la garde royale. Dès le début du
règne de Louis XII, il reçut sa confirmation dans ces diverses fonc-
tions. Malgré ses goûts aventureux et sa fin prématurée, il laissa
plusieurs enfants. Son second fils est devenu plus tard l’homme de
guerre connu au xvie siècle sous le nom de « maréchal Bourdillon ».

Ainsi, les deux Philibert de La Platière appartenaient à l’entou-
rage intime du duc Pierre de Bourbon et de Charles VIII, et tout
spécialement à ce monde de la cour réuni à Lyon en 1494, au
moment où l’exubérance du jeune roi éclatait comme une fusée et
où le duc de Bourbon, nommé régent du royaume, faisait de son
mieux pour parer à tous les dangers qu’on pouvait craindre.
 
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