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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0278

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256

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ments apportés aux procédés de reproduction, qui deviennent de jour en jour
meilleurs et moins coûteux. C’est ainsi que, dans les Riinstlennonographien de
Knaclcfuss on nous offre, pour quelques marks, les reproductions de presque tous
les tableaux passés en revue par les auteurs. Dans la série publiée par Bell sous
le titre général de Great Masters in Painting and Sculpture, dont le prix est de
quelques shillings, chaque maître est représenté, non seulement par d’excel-
lentes reproductions de ses œuvres les plus célèbres, mais encore par bon nombre
d'œuvres moins connues. C'est le cas, notamment, du Mantegna de miss Maud
Cruttwell, dont nous parlerons plus loin.

Apparemment, ce genre de publication est, pour les éditeurs anglais, une
source de profits, car la même librairie, tout en lançant une seconde série inti-
tulée Great Craftsmen, n’hésite pas à éditer simultanément, sur le même sujet ou
sur des sujets connexes, des monographies plus importantes et plus abondam-
ment illustrées, telles que le Fra Filippo d'Edward Strutt et le Lorenzo Lotto
de Bernhard Berenson. Le Mantegna de Paul Kristeller, publié par une autre
maison, est plus volumineux encore et les reproductions y sont plus nombreuses.
D’ailleurs, la France tient dignement son rang : le luxueux volume de feu
Ch. Yriarte sur Mantegna, et le Pinluricchio de M. Boyer d’Agen, contiennent des
reproductions dont la quantité est presque stupéfiante Dans le second de ces
volumes, parce que le pape vient d'admettre le public à contempler les mer-
veilles semées par Pinturicchio dans les appartements des Borgia, l’auteur
va jusqu’à nous donner les photographies des parents et des domestiques de
Léon XIII !

Evidemment, les illustrations sont à l’ordre du jour. Il convient donc de se
montrer reconnaissant, si, dans ce flot montant de livres, il se trouve un volume
où l’on puisse louer autre chose que les illustrations. Trop souvent il est visible
que le texte est dû à quelque personne tout à fait incompétente en la matière.
Parfois aussi, comme dans le Pinturicchio de M. Boyer d’Agen, le texte suit tout
droit son chemin, sans présenter aucun rapport avec le vrai sujet de l’ouvrage.
Pour M. Boyer d’Agen, il est clair que, chez Pinturicchio, l’artiste et les œuvres
ne l’intéressent nullement, si ce n’est dans la mesure où l’activité du maître au
service d’Alexandre VI atteste la valeur morale (!) du mécène, « cet incompris,
ce calomnié ». Mais ce volume paraît être simplement une Introduction à l’étude
de Pinturicchio, et il serait prématuré de porter un jugement sur ce que l’auteur
pourra nous dire le jour où, abordant le fond de son sujet, il traitera de ques-
tions plus importantes que l’affabilité et l’éloquence du pape actuel et les révé-
lations qu'il compte tirer d’archives secrètes pour blanchir la mémoire de
Lucrèce Borgia et de son père. On ne saurait trop louer les reproductions hors-
texte et, tout en avouant que nous nous serions passés sans regret des détails
relatifs à la maison de M&r Pecci, à Pérouse, et de diverses digressions tout aussi
inutiles, reconnaissons cependant, faute de pouvoir louer le texte, la réelle valeur
des illustrations.

M. Strutt, dans sa préface, déclare qu’il porte à Fra Filippo et à l'art de ce
peintre un intérêt purement « humain ». Il s’est proposé, dit-il, « de nous per-
mettre de nous entretenir avec les héros des siècles passés..., de sentir nos cœurs
s émouvoir des espérances, des passions et des aspirations qui devaient animer
les grands artistes ». Pour éprouver ces impressions, il faut, affirme-t-il, que
 
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