Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Guiffrey, Jules: L' exposition des gobelins au Grand Palais: troisième centenaire de la fondation de la manufacture des Gobelins (1601-1901)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0289

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
266

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

insensé serait celui qui tenterait aujourd'hui pareille aventure!

Désormais — on l'a enfin compris — il ne saurait y avoir chance
de succès que pour des exhibitions partielles, restreintes et réduites
à un ordre d'idées ou de choses limité, mais par cela même bien
autrement instructives pour la masse du public.

Cette année, l’annivôrsaire de l’établissement par Henri IV des
tapissiers sur les bords de la Bièvre offrait une occasion naturelle
de présenter une réunion des œuvres de la manufacture depuis son
origine, et en quelque sorte une récapitulation générale de ses tra-
vaux. Tel est le point de départ de l'exposition dont nous allons
essayer d’indiquer le caractère et la composition.

Il importe d’abord d'insister sur un point essentiel. Certaines
critiques ont été formulées sur la date adoptée; on alléguait que le
troisième centenaire de la fondation des Gobelins ne tombait pas
en 1902. L’observation ne laisse pas que d’ctre spécieuse. La consti-
tution officielle de l’atelier de tapisseries remonte, en effet, au mois
de novembre 1607. Les lettres-patentes de Henri IV, considérées
comme l’acte de naissance de la manufacture, portent cette date.
Mais il s’est passé à cette occasion un fait identique à celui qu'on
remarque sous Colbert et Louis XIV. L'ordonnance constitutive de
la Manufacture des meubles de la Couronne fut promulguée en sep-
tembre 1667 ; il est cependant certain qu'avant cette époque les
ateliers placés sous la direction de Le Brun avaient atteint leur plein
développement. De même, sous Henri IV, les maîtres tapissiers,
attirés en France par les privilèges et avantages concédés par le roi,
avaient commencé leurs travaux bien avant l’acte public reconnais-
sant leur existence et sanctionnant leurs privilèges.

Dès le mois d’avril 1601, Marc de Comans et François de la
Planche s’établissaient sur la rive droite de la rivière des Gobelins;
le descendant d’un des associés, Baphaël de la Planche, a précisé la
date dans un document des plus authentiques, une requête adressée
au roi Louis XIII. Cette date doit donc être considérée comme
l’époque réelle de l’installation des tapissiers flamands dans l’an-
cienne teinturerie de Jean Gobelin. Aussi est-ce celle qui figurera
sur la médaille commémorative de la fondation des Gobelins, dont
l’exécution est confiée à M. Alphée Dubois.

Inutile d’insister sur les motifs qui ont empêché de faire coïn-
cider 1 exposition rétrospective des Gobelins avec l’année du trois
centième anniversaire de leur fondation et de nous étendre sur
les raisons péremptoires qui ont rattaché cette revue rétrospec-
 
Annotationen