Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Hymans, Henri: L' exposition des primitifs flamands à Bruges, 3
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0306

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EXPOSITION DES PRIMITIFS FLAMANDS A BRUGES 281

très juste entre ce tableau et le même sujet traité par le maître
de Flémalle — encore lui ! — appartenant à la National Gallery de
Londres.

La gamme des colorations, par une circonstance difficile à expli-
quer, est atténuée. On croit se trouver en présence d’une détrempe.
Ailleurs le coloris de van der Goes est riche, sinon harmonieux. Un
petit triptyque de Y Adoration des Mages, exposé par le prince de
Liechtenstein, scintille comme un joyau. Le rouge, le bleu, le
pourpre, le vert, s'y mêlant aux ors et aux brocarts, font songer à
quelque émail translucide.

Que la pensée soit venue de ranger dans l’œuvre de van der Goes
le Portrait de chanoine avec saint Victor ou saint Maurice (n° 100 du
catalogue) appartenant au musée de Glasgow, déjà reproduit par
la Gazette1 même, à l’appui d’un travail de M. Camille Benoît, on
se l’explique par la dureté des oppositions. L’éclat du coloris, la
fermeté du dessin, la surprenante facture, l’œuvre étant tenue pour
flamande, l’avaient fait tour à tour attribuer à van Eyck, à van der
Goes, à Memling, à Gérard David et même à Mabuse. Dans le milieu
où elle se produit, vouloir la rattacher à aucun des maîtres précités
nous paraîtrait hasardeux. Le tableau n’est point d’ailleurs d'une
période avancée du xve siècle. Il est français sans doute1 2, comme
sa voisine, la dame sous la protection de sainte Marie-Madeleine
(à MM. de Somzée), — nous en avions dès l’origine informé le
possesseur. Le personnage représenté dans la peinture de Glasgow
est bien de la maison de Clèves, à en juger par l’écu de « saint Victor »
et par sa bannière, où se répète l’escarboucle à huit rais d’or sur
fond de gueules. Notre savant confrère, M. Bouchot, assure qu’il
s'agit de saint Georges, ou de saint Michel, lesquels toujours, au
xve siècle, ont leur écu chargé du même ornement. Nous ferons
remarquer que saint Michel est rarement représenté sans ailes.
Divers membres de la famille de Clèves furent élevés à la prélature.
Il y eut notamment les deux fils de Jean Ier (f 1481), Adolphe, qui
fit partie du chapitre de Saint-Lambert, à Liège, mort âgé de 37 ans
en 1498, et Philippe, né en 1467, successivement prévôt de Stras-
bourg, évêque de Nevers, d’Amiens et d’Autun, mort en 13053.

1. La Peinture française à la fin du XVe siècle (Gazette des Beaux-Arts, 3e pér.,
t. XXVI, p. 371).

2. M. le Dr Friedlaender l’avait déclaré tel à l’exposition de la New Gallery
à Londres, en 1900 (Repertorium fur Kunstivissenschaft, t. XXIV, p. 245-258).

3. Baron de Chestret de Haneffe, Histoire de la maison de Lamarck. Liège, 1898.

xxvm. — 3e PÉRIODE.

36
 
Annotationen