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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Stryienski, Casimir: François Guérin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0333

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308

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

achètent les œuvres de Guérin : l’abbé de Breteuil et M. Dutartre.
Pour le premier, le peintre avait composé deux dessus de portes :
Sujets de fantaisie « qui ne sont que de jolis riens » ; pour le second,
un Concert, dont Gabriel de Saint-Aubin a fait un croquis dans son
livret du Salon de 1769 (Bibliothèque Nationale), et un Jeune homme
qui parle science avec une demoiselle. A ce même Salon figurait
MUe Cha***, en Diane, accompagnée de ses nymphes chassant le cerf
aux abois ; un second croquis de Saint-Aubin montre cette aimable
personne sans voiles, comme il convient à l’amante d’Endymion. Le
Concert, suivant Bachaumont, est un tableau gai au brillant coloris.

Un autre Concert est signalé en 1777, avec une Joueuse de dominos,
du cabinet de l’abbé Pommyer, connu par le portrait de La Tour, à
Saint-Quentin. Diderot, en 1775, loue le Lever et le Coucher du soleil.

Parmi les portraits de Guérin, on cite ceux de la Comtesse de
Lillebonne et de Mlle cl’Harcourt, sa fil le (1763); la Fam ille de la
comtesse de Brionne, tableau allégorique (1773). Il eut quelques com-
mandes officielles : un Portrait de Louis XVI, en 1779, pour le
bureau des secrétaires du roi, et une Naissance du Dauphin, en 1783.

D’après Y Observateur littéraire, nous apprenons qu’au Salon de
1761, Guérin exposa des « sujets familiers, quelques-uns, néanmoins,
offrant de la galanterie » et que la plupart de ces petits tableaux
appartenaient à Mme de Pompadour. Si donc les critiques dédai-
gnaient Guérin, il n’en était pas de même des amateurs, et la pro-
tection de la favorite nous prouve que ce peintre, si oublié aujour-
d'hui, eut quelque vogue. Il eut même l’insigne honneur de faire
un portrait de la marquise et de sa fille Alexandrine1 ; l’œuvre, qui
fait aujourd’hui partie de la collection de M. le baron Edmond de
Botbschild, ne laisse pas que de présenter le plus vif intérêt.

Cette composition est certes aussi ancienne au point de vue
iconographique qu’au point de vue de la peinture. La Pompadour,
représentée de face en un somptueux boudoir, est assise sur un
canapé, dont on ne voit que les coussins de soie et de velours ; la
paroi du fond est occupée par une tenture brochée, formant des pan-
neaux encadrés de moulures de bois richement sculptées et dorées
et par une glace où se reflètent ces panneaux, un panier de Heurs
artificielles, descendant du plafond, et le buste de la marquise. Celle-
ci est parée d’un déshabillé extrêmement élégant, de pékin blanc et

1. Alexandrine Lenormand d'Étiolles, morte à l’àge de quatorze ans, au
moment où l’on songeait à lui faire épouser le duc de Chaulnes. Mme de Pom-
padour avait eu une autre fille, morte en bas âge.
 
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