DOI issue:
Nr. 4
DOI article:Saunier, Charles: Un dessin inconnu de la "Distribution des aigles" de Louis David
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0338
312
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
» Il se rendit sur les lieux avec Percier, el il choisit une sorte
de loge placée derrière le groupe de Coustou, au-dessus du maître-
autel.
» Il avait disposé de cette place pour sa famille et quelques-
uns de ses amis, quand, la veille du couronnement, au lieu de la
clef de cette loge, le maître des cérémonies lui lit seulement remettre
deux billets dans une tribune. David croit à une méprise et se
transporte chez M. de Ségur... Il accueillit assez sèchement les récla-
mations de l’artiste, s’excusant sur ce que, la place étant donnée, il
n’y avait pas à y remédier. David insista sur son droit et menaça de
s’adresser à l’empereur ; enfin, la discussion s’échauffa à ce point
que des amis, entre autres Lenoir qui assistait à cette scène, durent
s’interposer pour prévenir une rencontre immédiate entre l’artiste
et un fils de M. de Ségur. Tout se termina cependant à la satisfaction
du peintre qui, le jour venu, occupa avec sa femme et ses filles la
loge qu’on lui contestait.
)> De cet endroit, muni d’un plan de Notre-Dame qu’il avait
préparé et d’un programme qui lui donnait les noms des person-
nages ; ayant au-dessous de lui le pape, l’empereur, l’impératrice
et les principaux dignitaires des deux cours, il put noter les divers
épisodes de cette longue cérémonie et prendre des croquis des mou-
vements des principaux acteurs. »
On avait d’abord songé à célébrer la cérémonie du sacre à
l’église des Invalides, mais Napoléon trouva l’endroit trop exigu,
et, dans une lettre adressée à M. de Ségur, il fixa décidément son
choix sur Notre-Dame.
Le sacre, auquel le pape Pie VII se vit contraint d'assister, pour
jouer, en définitive, un rôle presque humiliant, eut donc lieu à
Notre-Dame, le 2 décembre 1804. L’intronisation suivit, et l’Empe-
reur, assis, la couronne sur la tète et la main levée sur l’Evangile,
prononça le serment.
Trois jours après, au Champ-de-Mars, Napoléon distribua les
aigles qui devaient couronner les drapeaux de l’armée et de la
garde nationale. Enfin, pour clore la période des fêtes, Paris recevait
en son hôtel de ville, le IG décembre suivant, le nouvel empereur.
\ oilà les quatre grandes cérémonies que doit rappeler David et
dont il esquissa la composition dans une lettre adressée au comte
Daru, intendant général de la maison de l’empereur L
De ces quatre tableaux, deux seulement, le Sacre et la Dis-
i - V Louis David, par J.-L. David, p. 427.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
» Il se rendit sur les lieux avec Percier, el il choisit une sorte
de loge placée derrière le groupe de Coustou, au-dessus du maître-
autel.
» Il avait disposé de cette place pour sa famille et quelques-
uns de ses amis, quand, la veille du couronnement, au lieu de la
clef de cette loge, le maître des cérémonies lui lit seulement remettre
deux billets dans une tribune. David croit à une méprise et se
transporte chez M. de Ségur... Il accueillit assez sèchement les récla-
mations de l’artiste, s’excusant sur ce que, la place étant donnée, il
n’y avait pas à y remédier. David insista sur son droit et menaça de
s’adresser à l’empereur ; enfin, la discussion s’échauffa à ce point
que des amis, entre autres Lenoir qui assistait à cette scène, durent
s’interposer pour prévenir une rencontre immédiate entre l’artiste
et un fils de M. de Ségur. Tout se termina cependant à la satisfaction
du peintre qui, le jour venu, occupa avec sa femme et ses filles la
loge qu’on lui contestait.
)> De cet endroit, muni d’un plan de Notre-Dame qu’il avait
préparé et d’un programme qui lui donnait les noms des person-
nages ; ayant au-dessous de lui le pape, l’empereur, l’impératrice
et les principaux dignitaires des deux cours, il put noter les divers
épisodes de cette longue cérémonie et prendre des croquis des mou-
vements des principaux acteurs. »
On avait d’abord songé à célébrer la cérémonie du sacre à
l’église des Invalides, mais Napoléon trouva l’endroit trop exigu,
et, dans une lettre adressée à M. de Ségur, il fixa décidément son
choix sur Notre-Dame.
Le sacre, auquel le pape Pie VII se vit contraint d'assister, pour
jouer, en définitive, un rôle presque humiliant, eut donc lieu à
Notre-Dame, le 2 décembre 1804. L’intronisation suivit, et l’Empe-
reur, assis, la couronne sur la tète et la main levée sur l’Evangile,
prononça le serment.
Trois jours après, au Champ-de-Mars, Napoléon distribua les
aigles qui devaient couronner les drapeaux de l’armée et de la
garde nationale. Enfin, pour clore la période des fêtes, Paris recevait
en son hôtel de ville, le IG décembre suivant, le nouvel empereur.
\ oilà les quatre grandes cérémonies que doit rappeler David et
dont il esquissa la composition dans une lettre adressée au comte
Daru, intendant général de la maison de l’empereur L
De ces quatre tableaux, deux seulement, le Sacre et la Dis-
i - V Louis David, par J.-L. David, p. 427.