DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Roserot, Alphonse: La fontaine de la rue de Grenelle à Paris par Edme Bouchardon (1739 - 1745)
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de l’Amour est capable de procurer les plus délicates jouissances, a
certains amateurs, par la grâce du mouvement et de l’expression,
par le raffinement de l’exécution, que facilitait l’emploi du marbre,
ce n’est toujours qu'une simple statue, que la traduction d’une seule
pensée; au contraire, la fontaine de la rue de Grenelle, par le grand
nombre et les divers genres des sculptures qui la décorent, et qui
s’harmonisent d’une manière si heureuse avec son architecture,
forme un ensemble plus imposant, plus complet, qui satisfait plus
entièrement l’esprit.
1
LES DEUX MARCHÉS. - DESCRIPTION DU MONUMENT
Depuis longtemps le Bureau de la Ville de Paris projetait de faire
construire une fontaine monumentale dans le quartier du faubourg
Saint-Germain, jusqu’alors peu favorisé sous le rapport de la dis-
tribution des eaux. Des arrêts du Conseil d’Etat, de 1715 et 1724,
avaient indiqué successivement des emplacements à prendre au
carrefour des rues du Bac et de l’Université, puis dans la rue Saint-
Dominique ou les rues voisines; enfin, en 1739, les échcvins ache-
tèrent à cet effet, rue de Grenelle, tout près de la rue du Bac, un
terrain appartenant an couvent des Récollettes U Bouchardon fut
chargé de tout le monument, architecture et sculpture.
Le prévôt des marchands et les échevins firent, le 6 mars 1739 2,
un premier marché, rédigé à la suite du devis présenté par Bou-
chardon. Le chiffre convenu était de 49 518 livres, et s’appliquait à
la partie centrale, la seule qu’on ait eu tout d’abord l’intention
d’exécuter. C’est un peu plus tard qu’il fut question de donner au
monument de plus grandes proportions.
Une bonne description de la fontaine se trouve dans Y Inventaire
des richesses d'art de la France 3; celle que nous allons donner émane
de Bouchardon même4 et rectifie quelques erreurs de détail qui se
sont glissées dans l'ouvrage dont nous venons de parler. On y trouve
en outre des renseignements sur la signification attribuée par
U Inventaire des richesses d’art de la France : Paris, Monuments civils, 1880, t. I,
p. 201. — Belgrand, Les travaux souterrains de Paris, III (1877), p. 597, ouvrage
auquel nous empruntons la vue d’ensemble du monument.
2. Copie du temps. (Collection Gustave Laillaut).
3. Paris, Monuments civils, I, p. 201, n° XIV.
4. Elle précède le devis.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de l’Amour est capable de procurer les plus délicates jouissances, a
certains amateurs, par la grâce du mouvement et de l’expression,
par le raffinement de l’exécution, que facilitait l’emploi du marbre,
ce n’est toujours qu'une simple statue, que la traduction d’une seule
pensée; au contraire, la fontaine de la rue de Grenelle, par le grand
nombre et les divers genres des sculptures qui la décorent, et qui
s’harmonisent d’une manière si heureuse avec son architecture,
forme un ensemble plus imposant, plus complet, qui satisfait plus
entièrement l’esprit.
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LES DEUX MARCHÉS. - DESCRIPTION DU MONUMENT
Depuis longtemps le Bureau de la Ville de Paris projetait de faire
construire une fontaine monumentale dans le quartier du faubourg
Saint-Germain, jusqu’alors peu favorisé sous le rapport de la dis-
tribution des eaux. Des arrêts du Conseil d’Etat, de 1715 et 1724,
avaient indiqué successivement des emplacements à prendre au
carrefour des rues du Bac et de l’Université, puis dans la rue Saint-
Dominique ou les rues voisines; enfin, en 1739, les échcvins ache-
tèrent à cet effet, rue de Grenelle, tout près de la rue du Bac, un
terrain appartenant an couvent des Récollettes U Bouchardon fut
chargé de tout le monument, architecture et sculpture.
Le prévôt des marchands et les échevins firent, le 6 mars 1739 2,
un premier marché, rédigé à la suite du devis présenté par Bou-
chardon. Le chiffre convenu était de 49 518 livres, et s’appliquait à
la partie centrale, la seule qu’on ait eu tout d’abord l’intention
d’exécuter. C’est un peu plus tard qu’il fut question de donner au
monument de plus grandes proportions.
Une bonne description de la fontaine se trouve dans Y Inventaire
des richesses d'art de la France 3; celle que nous allons donner émane
de Bouchardon même4 et rectifie quelques erreurs de détail qui se
sont glissées dans l'ouvrage dont nous venons de parler. On y trouve
en outre des renseignements sur la signification attribuée par
U Inventaire des richesses d’art de la France : Paris, Monuments civils, 1880, t. I,
p. 201. — Belgrand, Les travaux souterrains de Paris, III (1877), p. 597, ouvrage
auquel nous empruntons la vue d’ensemble du monument.
2. Copie du temps. (Collection Gustave Laillaut).
3. Paris, Monuments civils, I, p. 201, n° XIV.
4. Elle précède le devis.