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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

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Nr. 5
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Forthuny, Pascal: Correspondance d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0461

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426

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Il a été parlé ici même de l’exposition d’art ancien de Düsseldorf1. On y a dis-
posé, à côté de celte partie rétrospective, une partie essentiellement moderne, où,
avec infiniment de clarté, est mis en valeur le mouvement de la peinture en Prusse
rhénane depuis près d’un siècle. Il faut déplorer que Schirmeret Lessing ne soient
pas représentés dans cette énumération d’efforts également appliqués à la pein-
ture d’histoire, au paysage, au genre anecdotique, dont les Allemands se montrent
encore si friands, et au portrait. Nous ne prenons contact avec l’école de Düssel-
dorf que par les œuvres des deux Achenbach, Andréas et Oswald, dont l’art
paraît aujourd’hui bien terne, encore que le second de ces peintres ait été, en son
temps, un véritable novateur en osant traiter, avec celte maestria indépendante qui
étonne, sa célèbre Nuit de fête de Saint-Jean à Rome. Au voisinage de ces aimables
romantiques, le moderne Ducker apporte un énergique contraste, avec ses scru-
puleuses toiles où la nature la plus revêche ne cache rien de ses rudesses, ainsi
qu’il apparaît dans ces âpres rivages semés de rochers sur lesquels déferle une mer
furieuse. Ce naturalisme pictural est d’autant plus sensible que les mers calmes
et trop jolies des Achenbach s’étalent sur les mêmes cimaises. Et tous les élèves de
Ducker escortent leur maître : Liesegang, H. Hermanns, Wendling, Clarenbach,
Hans Hermann, Jernberg, Macco, Karl Becker.

Rethel ne figure point ici, non plus que Schadow et Bendemann. Mais Peter
Janssen, qui vient de signer pour Marburg d’immenses fresques dont l’histoire
de cette cité fait les frais, mais L. Relier, Arthur Kampf (Berlin) représentent digne-
ment sa descendance.

De même, Hagen et von Bochmann prolongent Oswald Achenbach.

L’art catholique des Deger, Fr. Ittenbach, Karl Millier et A. Müller aurait pu
être, dans une Centennale de ce genre, un peu plus indiqué. Non pas qu’il fût bien
intéressant. C’est, à tout prendre, un bonheur qu’on n’y ait pas plus insisté, si
nous pensons qu’on a donné la préférence à cet élève de Wilhelm Sohn, E. von
Gebhardt, dont le style rigoriste, sévère jusqu’à l’austérité, domine si puissamment
toute la production de nombreux peintres qui, en des sens si diamétraux, y
trouvèrent leur point de départ. L’étude n’est pas sans intérêt de voir, à la suite
de Scheurenberg, Yolkhart, Yogel, contemporain de Gebhardt, comment s’orien-
tèrent vers des genres variés ces élèves du maître qui signent Feldmann, Lieberg,
Heichert, Pfannschmidt, Nüttgens (peinture religieuse), Philippi (genre), Roclioll
(batailles).

De ceux-là aux peintres de genre l’enchaînement est facile. Heddemann,
Knaus, Benjamin Vautier, Bokelmann, Nordenberg, Funck et Claus Meyer assu-
rent abondamment la transition. Fr. Roeber, Schneider-Didam, Walter Petersen,
pour le portrait, Krœner, Bergmann, en tant qu’animaliers, les paysagistes Lins,
Neuhoff, Fritz von \\ i 11 e, Munthe et, notamment, Eugène Ivampf, complètent à sou-
hait une colonie d’artistes où une infatigable émulation est la moindre des qualités.

Düsseldorf veut, l’année prochaine, ouvrir un nouveau Salon. A l’occasion de
1 exposition de cette année, elle s’est offert un magnifique palais des Beaux-Arts où
notre cour du Petit Palais est aimablement pastichée. On peut être assuré, si l’on
en juge par la fièvre de production de ce centre artistique, que ce cadre tout neuf
seia désormais, chaque année, bien rempli. pascal forthuny

L V. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXVIII, p. 208 et suiv.
 
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