Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 28.1902

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Michel, Émile: Camille Bernier: artistes contemporains
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24810#0526

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
484

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Bretagne, lui avaient valu coup sur coup des médailles aux Salons
de 1867, 1868 et 1869. Il était décoré en 1872 et, après avoir obtenu
un des grands prix à l’Exposition Universelle de 1889, il était
nommé officier de la Légion d’honneur en 1892. De bonne heure élu
membre des divers jurys de nos expositions, il s’était fait aimer et
respecter de tous dans ces difficiles fonctions : ses confrères connais-
saient sa droiture, et les jeunes artistes dont il s’appliquait à décou-
vrir le mérite et à encourager les débuts recueillaient les témoi-
gnages les plus précieux de sa sympathie. 11 était juste que la
Gazette, où ses œuvres ont été si souvent louées et reproduites,
consacrât quelque pages à son souvenir.

Camille Bernier était né le 4 mai 1823 à Colmar, où son père
occupait le poste de receveur général des Finances. Il demeurait
pendant neuf ans en Alsace, et jusqu’à sa mort il y conservait d’affec-
tueuses relations. Mis en pension à Lenzburg, près d’Aarau en
Suisse, il y commença ses études. Son éducation s’achevait à Paris
où ses parents s’étaient fixés et il était admis à l'Ecole centrale.
Devenu libre, le jeune homme, qui aimait à la fois la nature et l’art,
avait voyagé en Italie et en Orient, dessinant un peu sur sa route.
Puis, cédant à son goût pour la peinture et sentant le besoin de
pousser plus avant ses études, il avait reçu les leçons de Léon
Fleury, paysagiste de ce temps, artiste d’un talent facile et agréable,
mais un peu superficiel.

En mai 1836, Bernier épousait Mllc Lucie Mongin, une jeune fille
de Brest, et il s'installait dans cette ville. C’est là qu’il rencontrait
un peintre décorateur habile, nommé Diosse, qui lui donnait quel-
ques conseils et, en insistant sur la nécessité de se perfectionner
dans le dessin, exerçait l’influence la plus utile sur le développement
de son talent. Plus tard, en effet, les exigences de Bernier, en matière
de dessin, devinrent telles qu'un de scs amis, le peintre Deyrolle, à
qui il demandait de lui faire la photographie d'un motif d’après
lequel il avait déjà dessiné ou peint de nombreuses études, lui répon-
dait que ces études étaient elles-mêmes des photographies intelli-
gentes. A raison de la santé délicate de Mme Bernier et d’un petit garçon
qui lui était né, le jeune ménage avait dû faire d’abord un assez long
séjour à Yevey, puis à Cannes, où l’enfant était mort en octobre 1839 ;
sa mère le suivait de près l’année suivante, à Hyères (mars 1860).

La douleur de Bernier avait été profonde. Besté seul, il s’était
absorbé dans son travail de peintre, demandant à un commerce plus
intime avec la nature les consolations qu’elle réserve à ceux qui
 
Annotationen