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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 33.1905

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Nr. 1
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Diehl, Charles: Les mosaïques de Kahrié-Djami, 2: un monument de l'art byzantin au XIVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24815#0087

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LES MOSAÏQUES DE KAHRIÉ-DJAMT

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anciennes, celles dont Marie Ducas, selon toute vraisemblance, avail
paré sa fondation? ou bien en fit-il, au contraire, exécuter de nou-
velles? La question n’est point si indifférente qu’elle peut sembler
tout d’abord : selon la solution qu’on lui donnera, des conséquences
se dégageront en effet, d’assez inégale importance. Si ces ouvrages
sont du xu° siècle, ils rentrent dans une série déjà connue de mo-
numents. S’ils sont au contraire, comme je crois, du xiv°, ils appor-
tent un témoignage de premier ordre sur la réalité et le caractère
de cette sorte de renaissance que connut à ce moment l’art byzantin.

Pour résoudre le problème, nous avons, outre le texte déjà cité
de Grégoras, quelques témoignages assez formels. Non seulement,
on le sait, dans la grande mosaïque du second narthex, Théodore
Métochite s’est résolument présenté comme « le fondateur » (o
z.r/ifwp) de l’édifice; mais encore, dans deux curieux poèmes récem-
ment publiés, il a longuement expliqué comment, pour répondre
au désir de l’empereur, et faire une œuvre agréable tout ensemble
au basileus et à Dieu, il entreprit la restauration du vieux monas-
tère menacé de ruine1. Or, dans ces vers, il revendique nettement
l’honneur d’avoir reconstruit et vraiment fondé à nouveau ce mo-
nument, pour le salut de son âme et pour l’éternité de sa mémoire1 2;
plus expressément encore, en plusieurs passages, il s’attribue le mé-
rite de lui avoir donné la splendide parure de ses marbres multico-
lores et de ses mosaïques d'or, qui excite, dit-il, chez les visiteurs
autant de plaisir que d’admiration3. Complaisamment enfin, il
décrit, « répandues sur les voûtes, les charmantes beautés des cubes
dorés des mosaïques, ces décorations qui éblouissent les yeux
comme des flammes brillantes4 », et il fait allusion, en particulier, à
la magnificence éclatante des narthex, « des beaux pronaoi, écrit-il,
que j’ai élevés en avant du sanctuaire, merveille de beauté pour les
yeux des visiteurs, vastes et superbes vestibules brillant, comme des
rayons de soleil, en avant du temple et qui forment deux longues
galeries. C'est une merveille et une joie de les voir, brillant en bas
et sur le pourtour de marbres de toutes couleurs, bien polis et habi-
lement assemblés, et plus haut recouverts de cubes d’or étincelants,
qui éblouissent les yeux d’un plaisir indicible0 ». Assurément, et je

1. Thcodori Metochitae carmina, éd. Treu, A. 1004 et suiv.

2. Ibid., B, 222 et suiv.

3. Ouvrage cité, A, 1023 et suiv., 1030 et suiv.; B, 248 et suiv., 322 et suiv.

4. Ouvrage cité, A, 1039-1042.

3. Ouvrage rite, B, 322-334. Cf. A, 1047.

xxxin. — 3‘ PÉRIODE.

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