Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 6.1911

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Hautecoeur, Louis: Les arts à Naples à la fin du XVIIIe siècle, [2]
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24876#0176

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
162

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

IY

Une colonie étrangère s’était alors établie à Naples; depuis 1776
environ, elle devint chaque jour plus nombreuse. Il y avait des
Espagnols : les rapports de parenté qui unissaient les deux rois et
les relations séculaires des deux pays permettent de le comprendre.
Il y avait des Anglais : le royaume des Deux-Siciles subissait leur
influence; des Allemands, et ceux-ci, comme à Rome, vont se mul-
tiplier. Tous ces étrangers fréquentaient le salon de sir William
Hamilton1. La première lady Hamillom était une parfaite maîtresse!
de maison; elle organisait des concerts, jouait du clavecin, cepen-
dant que l’ambassadeur, homme sensible, s’attendrissait à 1 oreille
d’un invité sur sa parfaite félicité conjugale. Après le dîner, c’était,
sur la baie, de lentes promenades en barque et des chanteurs accom-
pagnaient le rythme sourd des avirons de leurs voluptueuses can-
zonette. Aussi lorsqu’en 1782 mourut lady Hamilton, ce fut un deuil
pour toute la colonie étrangère, ldeinse se lamentait : « Hélas! la
beauté disparaît avant tout le reste2! » Hamilton devait bientôt
retrouver une femme qui animât de sa grâce ces réunions d’artistes.
Hamilton avait un neveu, Gréville, dont la maîtresse jouissait en
Angleterre d’une juste réputation de beauté; mais les finances du
jeune homme devinrent si troublées que son oncle lui offrit de
garder paternellement l’objet de son amour. Lord William Hamilton
commença par admirer en artiste la « splendeur céleste » de
miss Hart. Tischbein, qui la connut en 1787, écrivait à son ami
Merck3 : « Le cavalier Hamilton a chez lui une beauté extraordinaire,
une beauté que l’on voit rarement et la seule que j’ai vue de ma vie.
Il trouva cette jeune fille en Angleterre et, comme c’est un homme
qui a consacré sou existence à l’étude de la beauté antique et qui
est en cette matière un vrai connaisseur et amateur, on peut facile-
ment s’imaginer combien de joie lui procure cette beauté vivante. »
William Hamilton lui avait fait exécuter un costume grec et retrou-
vait en elle toutes les antiques, « tous les beaux proiilsdes monnaies
siciliennes et même l’Apollon du Belvédère4 ». Dans une caisse

\. Cf. Duclos, Considération sur l’Italie, éd. de 1802, p. 157; — Moore, Essai
sur les mœurs..., 1780, t. II, p. 105.

2. Werke, t. X, p. 201 ; lettre à Fritz Jacobi, en date du 27 août 1782.

3. Briefe an Merck, éd. Wagner, I, 507.

4. Goethe, Italicnische Reise, édit, du jubilé, t. I, p. 245.
 
Annotationen