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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 6.1911

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Nr. 3
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Bombe, Walter: Un roman français dans un palais Florentin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24876#0250

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232

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ia famille commença à décliner, et, en 1516, elle est forcée de
vendre son palais à Onofrio Bartolini, protonotaire apostolique.

Des spéculations heureuses avaient fait des Bartolini une des
familles les plus puissantes d’alors. Quand le nouveau palais que
leur éleva Baccio d’Agnolo fut terminé, ils louèrent la maison
Davizzi aux «Uffïciali délia Décima », magistrature qui levait un dur
impôt sur les Florentins. Les nombreuses inscriptions sur les murs
de la maison sont, sans aucun doute, l’expression du mécontentement
de plus d’un contribuable pendant les heures d'attente à l’entrée
des bureaux. En 1578, le palais passa à Bernardo Davanzati, tra-
ducteur de Tacite et auteur d’une histoire du schisme d’Angleterre.
11 était, lui aussi, d’une ancienne et nohle famille florentine qui,
jusqu’à la fin de la liberté, donna onze gonfaloniers à la république
et quarante-quatre prieurs. Messer Giuliano di Niccolo Davanzati
fut plusieurs fois ambassadeur florentin auprès du pape Eugène IV,
et, pour l’inauguration du Dôme, il fut fait chevalier de l’Eperon
d’or. Par la même occasion, on lui conféra le droit d’ajouter à ses
armes la tiare et les clefs papales. Celle qui, de l’ancienne habitation,
fut transportée au palais Davizzi porte l’inscription suivante : Ex
privilegio Eugenii IV D. Julianus Davanzati Eques.

Au temps du siège de Florence, les Davanzati étaient les plus
ardents champions de la république et de la liberté, et ils furent
exilés après la chute de la ville. La glorieuse histoire des Davanzati
finit en 1838, avec le suicide de leur dernier descendant, Carlo di
Giuseppe Davanzati, qui mit fin à ses jours en se jetant d’une
fenêtre de son palais.

Après la mort du dernier Davanzati, le palais fut divisé en un
grand nombre d’appartements, qui se remplirent de locataires de la
classe populaire. Il était pittoresque, mais sordide et abandonné,
jusqu’à ce que le professeur Elia Volpi l’achetât, il y a quelques
années, pour le ramener à son état primitif. Les travaux de restau-
ration, longs et minutieux, furent accomplis par M. Volpi, aidé du
peintre Silvio Zanchi, et méritent notre admiration. Avec d’in-
croyables difficultés, on enleva le crépi blanchi qui couvrait les
murs et on découvrit les anciennes décorations murales; on com-
pléta les peintures des plafonds et on abattit toutes les construc-
tions adventices. Aujourd’hui, le palais Davanzati est l’unique habi-
tation florentine du xive siècle qui soit restée intacte.

La façade du palais est construite tout entière en solides blocs
de pierre : pierre grossièrement équarrie et à bossage jusqu’au pre-
 
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