24-i
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
la mer : plus haut, la Bête, dragon rouge à deux pattes et à sept
têtes, s’élance vers la Vierge, qui, dans les nuages, implore le
Père éternel en lui présentant son Fils. Cette jolie page, d’une
finesse extrême, rappelle tout à fait le feuillet de droite du trip-
tyque de Memling à l’hôpital Saint-Jean de Bruges. Au f° 2 r°,
les armoiries la maison de Croÿ, avec la devise : « Je soubstien-
drai Croÿ ». Du f° 16 v° au f° 22 v°, les marges sont ornées de
bijoux d’or ciselé, deux par
page, qui semblent attachés
au parchemin par une épingle
simulée. Viennent ensuite
des fleurs incomparablement
dessinées, une par page. Au
f° 28 v°, les bijoux reprennent :
au bas du f° 36 r°, est un A
majuscule, d’or, qui semble
suspendu par un anneau à
une épingle qui paraît traver-
ser le vélin : au f° 39 v°, les
écussons de France et d’An-
gleterre, surmontés d’une
couronne ducale (peut-être
York?') : à ce folio commence,
dans les marges, une suite de
petits oiseaux, toujours un par
page, colombes, geais, paons
aux couleurs invraisemblable-
ment vivantes. Ensuite vien-
nent les Grilles, ces animaux
fantastiques aux corps de bêtes, aux pattes d’oiseaux, aux cous
longs et minces surmontés d’une tête humaine; puis, de nouveau,
reviennent les fleurs; puis, toute une suite d’instruments de musique
qui commencent au f° 119 v°. Au f° 101, deux écussons peints au
xviuc siècle, le premier de gueules à trois roses d’or à cinq pétales,
qui est Arenberg, le second d’or, à la bande échiquetée d’argent et de
gueules qui est La Marck, Le bas du f° 104 v° est décoré de deux déli-
cats profils d’homme et de femme se regardant, en camaïeu d’or sur
fond brun très chaud; dans le haut du médaillon on lit OER (v. notre
cul-de-lampe). Enfin, du f°143v° au f°l 80, toutes les scènes de la Danse
macabre sont représentées dans une suite de petits bijoux d’or d’une
LE CHRIST BENISSANT
MINIATURE
DES « HEURES DE LA PRINCESSE DE CROY
(Palais cFArenberg, Bruxelles.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
la mer : plus haut, la Bête, dragon rouge à deux pattes et à sept
têtes, s’élance vers la Vierge, qui, dans les nuages, implore le
Père éternel en lui présentant son Fils. Cette jolie page, d’une
finesse extrême, rappelle tout à fait le feuillet de droite du trip-
tyque de Memling à l’hôpital Saint-Jean de Bruges. Au f° 2 r°,
les armoiries la maison de Croÿ, avec la devise : « Je soubstien-
drai Croÿ ». Du f° 16 v° au f° 22 v°, les marges sont ornées de
bijoux d’or ciselé, deux par
page, qui semblent attachés
au parchemin par une épingle
simulée. Viennent ensuite
des fleurs incomparablement
dessinées, une par page. Au
f° 28 v°, les bijoux reprennent :
au bas du f° 36 r°, est un A
majuscule, d’or, qui semble
suspendu par un anneau à
une épingle qui paraît traver-
ser le vélin : au f° 39 v°, les
écussons de France et d’An-
gleterre, surmontés d’une
couronne ducale (peut-être
York?') : à ce folio commence,
dans les marges, une suite de
petits oiseaux, toujours un par
page, colombes, geais, paons
aux couleurs invraisemblable-
ment vivantes. Ensuite vien-
nent les Grilles, ces animaux
fantastiques aux corps de bêtes, aux pattes d’oiseaux, aux cous
longs et minces surmontés d’une tête humaine; puis, de nouveau,
reviennent les fleurs; puis, toute une suite d’instruments de musique
qui commencent au f° 119 v°. Au f° 101, deux écussons peints au
xviuc siècle, le premier de gueules à trois roses d’or à cinq pétales,
qui est Arenberg, le second d’or, à la bande échiquetée d’argent et de
gueules qui est La Marck, Le bas du f° 104 v° est décoré de deux déli-
cats profils d’homme et de femme se regardant, en camaïeu d’or sur
fond brun très chaud; dans le haut du médaillon on lit OER (v. notre
cul-de-lampe). Enfin, du f°143v° au f°l 80, toutes les scènes de la Danse
macabre sont représentées dans une suite de petits bijoux d’or d’une
LE CHRIST BENISSANT
MINIATURE
DES « HEURES DE LA PRINCESSE DE CROY
(Palais cFArenberg, Bruxelles.)