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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 6.1911

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Nr. 6
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24876#0529

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

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charger de ce poids énorme et que l’on crut, par prudence, devoir murer les
fenêtres des divers étages de la tour. Elle a victorieusement résisté à l’épreuve
et vaillamment supporté le poids dont on s’apprête à la soulager.

L’œuvre de M. Vaerwyck, dont nous avons un dessin sous les yeux, a bonne
physionomie. L’adjonction représente en hauteur à peu près la moitié de celle
de la tour proprement dite. C’est au beffroi de Tournai que l’auteur semble
avoir demandé ses inspirations1. Le corps central, à partir de la galerie régnant
autour de l’étage'supérieur, se trouvera surélevé d’un massif, avec fenêtre ogi-
vale, pourvu de créneaux et cantonné de quatre clochetons servant d’appui à
une flèche hexagonale à renflements terminaux, portant à son sommet le dragon
symbolique. Tout cela est bien amené et semble donner satisfaction aux amis
des arts. Outre qu’on rouvrira, semble-t-il, les fenêtres des étages, actuellement
aveuglées, on rétablira aux angles de la galerie les fameuses statues d’hommes
d’armes du beffroi, dont une seule a survécu et se rencontre en moulage dans
la plupart des musées archéologiques. Et tandis que le beffroi de Tournai, à
l’instar de celui de Gand, s’est décoré, dans les temps actuels, de quatre figures
de guerriers préposés à la garde des antiques privilèges de la cité, la ville fla-
mande, reprenant les siens, donnera à la revendication une portée historique
digne de son passé.

Bien inspirée à cet égard, elle l’est moins, nous semble-t-il, dans un projet,
d’ailleurs point récent, consistant à faire de la pierre tombale d’Hubertvan Eyck,
le centre d’une décoration à ériger dans la cathédrale Saint-Bavon.

On sait que l’historien de la peinture flamande, C. van Mander, recourant à
des sources locales, nous a laissé le texte de l’épitaphe de l’aîné des frères van
Eyck, celui qu’une inscription du cadre des volets de Y Adoration de l'Agneau,
actuellement à Berlin, proclame « le plus grand des peintres » (Major quo nemo
repertus). Il y a quelques années déjà, au cours de travaux de réfection exécutés
à la cathédrale de Gand, une dalle fut trouvée par l’architecte dirigeant les tra-
vaux et dont la sculpture concordait de point en point avec la description donnée
par van Mander: un squelette dont l’ossature avait été originairement recouverte
d’une plaque de métal portant l’épitaphe du défunt. La cavité ménagée dans la
pierre pour contenir le rectangle de métal était veuve de sa plaque, celle-ci
ayant été rongée par le temps ou dérobée simplement par quelque passant moins
soucieux de la grandeur du dessin que de la valeur du cuivre. La pierre tom-
bale est aujourd’hui au Musée lapidaire de Gand.

Il y a quelques années déjà, M. Julien Dillens, le distingué sculpteur mainte-
nant disparu, avait esquissé un motif funéraire fort gracieux : deux figures fémi-
nines aux longues robes flottantes, soutenant la pierre tombale dressée contre
le mur de la chapelle de Saint-Bavon que décore aujourd’hui ce que l’église a
conservé de plus précieux : le retable de L'Agneau Mystique. Inutile de rappeler
qu’il s’agit des trois panneaux supérieurs : Dieu le Père, La Vierge et Saint Jean-
Baptiste, puis du panneau central inférieur. On y a adapté les copies, peu dignes
de l’original et mal conservées, des volets par Michel Coxcie, plus deux reproduc-

1. Citons, à ce propos, une excellente étude de M. Paul Bergmans, datée de 1905 et où
sont mis en parallèle, par l’élégant crayon de M. A. lleins, les beffrois de la Belgique et
du Nord français.
 
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