L’ART BOUDDHIQUE EN EXTRÊME-ORIENT
305
Six Mondes du Désir, et 1’Amida descendant des cieux, accompagné
des vingt-cinq Bodhisattvas U
Ces constatations ont une grande importance. A ce moment, en
effet, le Japon renouvelle les tra-
ditions de la peinture religieuse.
Jusqu’alors, elle avait été res-
treinte à la représentation de
figures divines dressées sur un
fond uni et sur un piédestal, à la
manière des statues. L’œuvre du
prêtre Eishin et des peintres que
lui-même ou les traditions de la
secte fondée par lui ont inspirée
fut de libérer la peinture de cette
formule sculpturale. Les figures
divines sont alors traitées pictu-
rcdement avec une aisance de
geste, dans un imprévu de com-
position tout nouveau et, lorsque
le paysage est évoqué, elles s’y
associent sans effort, de manière
à en former partie intégrante.
On ne peut méconnaître l’intérêt
qu’il y a à constater que ce re-
nouvellera en t de la peinture boucl- 1
1. Ce dernier sujet est dû, lui aussi,
aune formule établie par le prêtre Eis-
hin. C'est le dernier sujet bouddhique
qui ne nous soit connu, dans sa com-
position traditionnelle, qu’au Japon. On
en pouvait voir un admirable exemple
à l’Exposition anglo-japonaise de Lon-
dres en 1910. Je n’hésite pas à croire
qu’un jour ou l’autre on le retrouvera
en plein Turkestan. Si, en effet, dans la
grande broderie de Touen-houang, les
figures au crâne rasé sont vraiment des
Djizô, on s’explique comment le sujet
d’Amida descendant des cieux n’est autre qu’un dédoublement de l’Amida sur-
gissant des montagnes. Dans l’une comme dans l’autre de ces formules, il est
llanqué de Kwannon et de Seichi, accompagné de Djizô. Ce dernier, en sa qualité
de Maître des Six Mondes, [se multiplie même à six exemplaires parmi les
vingt-cinq Bodhisattvas qui forment la suite d’Amida libérateur.
Iv O U A N - Y I N
PEINTURE PROVENANT
DE TOUEN-HOUANG
(Mission Pelliot, Musce du kLouvre.)
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Six Mondes du Désir, et 1’Amida descendant des cieux, accompagné
des vingt-cinq Bodhisattvas U
Ces constatations ont une grande importance. A ce moment, en
effet, le Japon renouvelle les tra-
ditions de la peinture religieuse.
Jusqu’alors, elle avait été res-
treinte à la représentation de
figures divines dressées sur un
fond uni et sur un piédestal, à la
manière des statues. L’œuvre du
prêtre Eishin et des peintres que
lui-même ou les traditions de la
secte fondée par lui ont inspirée
fut de libérer la peinture de cette
formule sculpturale. Les figures
divines sont alors traitées pictu-
rcdement avec une aisance de
geste, dans un imprévu de com-
position tout nouveau et, lorsque
le paysage est évoqué, elles s’y
associent sans effort, de manière
à en former partie intégrante.
On ne peut méconnaître l’intérêt
qu’il y a à constater que ce re-
nouvellera en t de la peinture boucl- 1
1. Ce dernier sujet est dû, lui aussi,
aune formule établie par le prêtre Eis-
hin. C'est le dernier sujet bouddhique
qui ne nous soit connu, dans sa com-
position traditionnelle, qu’au Japon. On
en pouvait voir un admirable exemple
à l’Exposition anglo-japonaise de Lon-
dres en 1910. Je n’hésite pas à croire
qu’un jour ou l’autre on le retrouvera
en plein Turkestan. Si, en effet, dans la
grande broderie de Touen-houang, les
figures au crâne rasé sont vraiment des
Djizô, on s’explique comment le sujet
d’Amida descendant des cieux n’est autre qu’un dédoublement de l’Amida sur-
gissant des montagnes. Dans l’une comme dans l’autre de ces formules, il est
llanqué de Kwannon et de Seichi, accompagné de Djizô. Ce dernier, en sa qualité
de Maître des Six Mondes, [se multiplie même à six exemplaires parmi les
vingt-cinq Bodhisattvas qui forment la suite d’Amida libérateur.
Iv O U A N - Y I N
PEINTURE PROVENANT
DE TOUEN-HOUANG
(Mission Pelliot, Musce du kLouvre.)