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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 1.1920

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Nr. 1
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Biver, Paul: Vitraux et tableaux des églises parisiennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24918#0039

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

details : les trois cartons Renaissance qui ont servi pour peindre les motifs
architectoniques séparant les deux registres présentent les bases de demi-
colonnes latérales ; mais, les meneaux étant trop» rapprochés, on n’a pas mis
de colonnes. A l’étage supérieur se voient quatre tableaux ; saint Claude, se
sentant mourir, ordonne à ses moines de le porter à la chap>elle : — le saint
trépasse en plein chapitre ; — quatre voyageurs traversent la campagne pen-
dant la nuit ; l'un se noie dans une rivière, mais la protection de saint
Claude le tire des eaux et deux anges le ramènent en éclairant sa route ; —
le saint apparaît et coupe la corde d’un pendu innocent. — La peinture des
deux premières scènes montre l’intervention d’une main parisienne.

Lc Jugement de Salomon, de l’église Saint-Gervais, est une somptueuse
composition datée de 1531 et attribuée à Robert Pinaigrier. La reprise des
verres colorés au ciseau pour les dédoubler et y tracer des ornements blancs,
teintés parfois au jaune d’argent, abonde dans cette œuvre savante ; un parti
extraordinaire est tiré de ce procédé pour les colonnes jaspées du palais ; on
peut remarquer, à titre de curiosité, le turban d’un conseiller du roi taillé
dans un verre strié de rouge.

Une grande et belle Assomption de la Vierge, créée pour le transept sud
de Saint-Germain-l’Auxerrois, date du même temps ; dans celle-ci, aucune
recherche de finesse; rien qu’une somptueuse et forte coloration. A peine les
Apôtres ont-ils déposé Marie au tombeau, leur civière encore sur l’herbe, que
déjà les anges l’ont ravie dans un nuage. Des Amours portent des couronnes de
feuillage ; l'un d'eux, à l’arrière-plan, remet la ceinture de la Vierge à saint
Thomas. Celte grande page de couleur, autrement belle que la verrière des ap-
paritions de Saint-Etienne-du-Mont, est également attribuée à Claude Henriet.

Une composition d’une envergure analogue, mais un peu plus tardive, La
Pentecôte de Saint-Étienne-du-Mont, montre une certaine ressemblance avec
le vitrail de Y Assomption de Saint-Germain-l’Auxerrois. Ce sont les mêmes
visages caricaturaux, sans les mêmes qualités de couleur.

Aux environs de i5/|0, la technique des ateliers parisiens se modifie. Le
style des décorateurs de Fontainebleau triomphe dans les cartons, influencés
par les sculpteurs de l ltalie plus encore que par ses peintres. L’ocre rou-
geâtre, dénommé en terme d’atelier : le « Jean Cousin », est substitué pour
les chairs à l’emploi des verres pourpre claire ou à l’application de la gri-
saille d’hématite. Enfin, détail spécial aux ateliers de Paris, l’éclairage, tou-
jours timide, se restreint encore: à une couche de grisaille modelée au
pinceau mouillé on superpose des accents aquarellés. Les peintres-verriers
anglais du xvnT siècle, et ceux de notre pays au xix,!, ont taré leurs œuvres
par ce système néfaste des grisailles sans éclairage ; seules une maîtrise de
pinceau étonnante, des connaissances de toutes sortes dues à la pratique
 
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