LA SCULPTURE FLORENTINE A LA FIN DU XVIIe SIÈCLE 33i
La Charité et de La Chasteté au maître-autel. Les statues de la façade
n’offrent rien de particulier. Les quatre bas-reliefs placés sur les murs de
l’intérieur, et dont les sujets sont empruntés à la vie de saint Philippe — un
miracle, une vision, le saint faisant l’aumône, et sa mort — furent exécutés
par Fortini, Antonio, Montauti et Ticciati. Ce sont des œuvres d’une exé-
cution facile, mais où les sculpteurs ne cherchaient point à renouveler les
sujets déjà banaux. Les deux statues du maître-autel valent mieux: la Cha-
rité est représentée debout, tenant dans la main gauche un cœur et, sur le
bras droit, un enfant. Les yeux levés au ciel et des fleurs dans ses cheveux,
la Chasteté porte à la main droite son attribut : la colombe. Rien de nouveau,
c’est entendu, dans la conception des deux œuvres ; mais la délicatesse, les
proportions élancées et gracieuses, et une certaine qualité décorative dans les
accessoires, rappellent, surtout dans la Chasteté, l’œuvre la plus délicieuse de
l’école génoise du xviiF siècle : la statue de la Mansuétude, que fit Domenico
Parodi II dans l’église Saint-Philippe delNéri à Gênes.
*
* *
D'Antonio Montauti, nous ne connaissons que quelques œuvres. C’est
probablement vers 1688, date de la construction de la chapelle majeure de
Santa Maria Maddalena di Pazzi, qu’il exécuta les statues de La Religion et de
L’Innocence du maître-autel de cette église. Ces œuvres, des plus contournées,
montrent nettementles rapports du sculpteur avec l’école romaine. En 17x5,
comme nous l’avons vu, il collabora avec Fortini à la série des bas-reliefs
de l’église Saint-Philippe de Néri. Enfin à Rome, vers 1782-1735, Montauti
exécuta la Pietà en marbre qui décore la chapelle basse de la famille Corsini
à Saint-Jean-de-Latran, groupe d’une grande mièvrerie.
Avec Montauti se termine1 l’histoire de la sculpture florentine du pre-
mier quart du xvme siècle. A partir de la mort de Foggini et même bien
avant cette date, Florence n’était plus un centre artistique proprement dit, et
les années qui s’étendent de 1735 environ au retour à l’antique comptent un
nombre très restreint d’ensembles et de sculpteurs. On ne peut citer que le
tombeau de Galilée (1737) et l’arc de triomphe de la porte San Gallo ; et, en
1. Il faut cependant mettre à part le sculpteur remarquable qu’était le comte Bartom-
meo Rastrelli. Bien que l’Italie ne possède pas d’œuvres de sa main, il avait travaillé d’abord
à Paris, où il exécuta, entre 1706 et 1711, à l’église Saint-Merri le somptueux tombeau de
Simon-Armand de Pomponne et de sa femme, ensemble malheureusement disparu (voir
G. Brice, Description de la Ville de Paris, éd. de 1725, in-12, II, p. 72), puis en Russie,
où l’on trouve un grand nombre de ses œuvres. Cf. A. Venturi, Saggio sulle opéré d'arte
italiana a Pietroburgo (L’Arte, 1912, pp. 3io-3n).
La Charité et de La Chasteté au maître-autel. Les statues de la façade
n’offrent rien de particulier. Les quatre bas-reliefs placés sur les murs de
l’intérieur, et dont les sujets sont empruntés à la vie de saint Philippe — un
miracle, une vision, le saint faisant l’aumône, et sa mort — furent exécutés
par Fortini, Antonio, Montauti et Ticciati. Ce sont des œuvres d’une exé-
cution facile, mais où les sculpteurs ne cherchaient point à renouveler les
sujets déjà banaux. Les deux statues du maître-autel valent mieux: la Cha-
rité est représentée debout, tenant dans la main gauche un cœur et, sur le
bras droit, un enfant. Les yeux levés au ciel et des fleurs dans ses cheveux,
la Chasteté porte à la main droite son attribut : la colombe. Rien de nouveau,
c’est entendu, dans la conception des deux œuvres ; mais la délicatesse, les
proportions élancées et gracieuses, et une certaine qualité décorative dans les
accessoires, rappellent, surtout dans la Chasteté, l’œuvre la plus délicieuse de
l’école génoise du xviiF siècle : la statue de la Mansuétude, que fit Domenico
Parodi II dans l’église Saint-Philippe delNéri à Gênes.
*
* *
D'Antonio Montauti, nous ne connaissons que quelques œuvres. C’est
probablement vers 1688, date de la construction de la chapelle majeure de
Santa Maria Maddalena di Pazzi, qu’il exécuta les statues de La Religion et de
L’Innocence du maître-autel de cette église. Ces œuvres, des plus contournées,
montrent nettementles rapports du sculpteur avec l’école romaine. En 17x5,
comme nous l’avons vu, il collabora avec Fortini à la série des bas-reliefs
de l’église Saint-Philippe de Néri. Enfin à Rome, vers 1782-1735, Montauti
exécuta la Pietà en marbre qui décore la chapelle basse de la famille Corsini
à Saint-Jean-de-Latran, groupe d’une grande mièvrerie.
Avec Montauti se termine1 l’histoire de la sculpture florentine du pre-
mier quart du xvme siècle. A partir de la mort de Foggini et même bien
avant cette date, Florence n’était plus un centre artistique proprement dit, et
les années qui s’étendent de 1735 environ au retour à l’antique comptent un
nombre très restreint d’ensembles et de sculpteurs. On ne peut citer que le
tombeau de Galilée (1737) et l’arc de triomphe de la porte San Gallo ; et, en
1. Il faut cependant mettre à part le sculpteur remarquable qu’était le comte Bartom-
meo Rastrelli. Bien que l’Italie ne possède pas d’œuvres de sa main, il avait travaillé d’abord
à Paris, où il exécuta, entre 1706 et 1711, à l’église Saint-Merri le somptueux tombeau de
Simon-Armand de Pomponne et de sa femme, ensemble malheureusement disparu (voir
G. Brice, Description de la Ville de Paris, éd. de 1725, in-12, II, p. 72), puis en Russie,
où l’on trouve un grand nombre de ses œuvres. Cf. A. Venturi, Saggio sulle opéré d'arte
italiana a Pietroburgo (L’Arte, 1912, pp. 3io-3n).