J.-M. MICHEL CAZIN
(1869-1917)
Dans le numéro de la Gazette des
Beaux-Arts du Ier septembre igor,
M. Paul Desjardins consacrait à la mé-
moire de Jean-Charles Cazin une étude
où il exprimait son admiration et sa
sympathie pour ce grand artiste, et ses
regrets de le voir disparaître à soixante
ans, en plein épanouissement de son
talent. Plus prématurément encore,
avant meme d'avoir pu réaliser son
œuvre, a disparu le fils de Jean-Charles
Cazin, J.-M. Michel Cazin. au cours
d’un accident dont il est aujourd’hui
permis de conter exactement les détails.
Je souhaiterais réussir à l’évoquer
tel que je l’ai connu, simple, souriant
et bon, et intensément artiste. Il ne
s’attardait pas à de vaines théories sur
le grand art, mais, au cours de ses
conversations, ses phrases spontané-
ment jaillies découvraient ingénument
les sources de son sentiment artis-
tique. Il se racontait volontiers, et le pittoresque de son existence, le dérou-
lement fantaisiste du fil de ses jours, se reflétaient dans sa conversation. Je
n’ai jamais rencontré d’être aussi peu livresque. Je ne sais ce qu’il avait lu :
il n'avait certainement pas lu beaucoup. Mais il savait une infinité de choses
PORTRAIT DE MICHEL CAZIN
FUSAIN, PAR M . A . DE B R O C A
(1869-1917)
Dans le numéro de la Gazette des
Beaux-Arts du Ier septembre igor,
M. Paul Desjardins consacrait à la mé-
moire de Jean-Charles Cazin une étude
où il exprimait son admiration et sa
sympathie pour ce grand artiste, et ses
regrets de le voir disparaître à soixante
ans, en plein épanouissement de son
talent. Plus prématurément encore,
avant meme d'avoir pu réaliser son
œuvre, a disparu le fils de Jean-Charles
Cazin, J.-M. Michel Cazin. au cours
d’un accident dont il est aujourd’hui
permis de conter exactement les détails.
Je souhaiterais réussir à l’évoquer
tel que je l’ai connu, simple, souriant
et bon, et intensément artiste. Il ne
s’attardait pas à de vaines théories sur
le grand art, mais, au cours de ses
conversations, ses phrases spontané-
ment jaillies découvraient ingénument
les sources de son sentiment artis-
tique. Il se racontait volontiers, et le pittoresque de son existence, le dérou-
lement fantaisiste du fil de ses jours, se reflétaient dans sa conversation. Je
n’ai jamais rencontré d’être aussi peu livresque. Je ne sais ce qu’il avait lu :
il n'avait certainement pas lu beaucoup. Mais il savait une infinité de choses
PORTRAIT DE MICHEL CAZIN
FUSAIN, PAR M . A . DE B R O C A