LA COLLECTION SCHLICHTING
4o3
et à la pensée mesquine. Est-ce l’Innocence enchaînée par les Amours et sui-
vie du Repentir que symbolise cette jeune fille aux yeux noyés que veut rete-
nir une compagne alarmée, tandis que de petits Amours s’efforcent de la
soustraire à ce conseil et qu’un Amour tenant un flambeau s’élance dans
l’air en lui prenant la main ? N’est-ce pas plutôt une allusion à l’Hymen
ravisseur entraînant la jeune vierge que pleure une amie ou une mère P La
peinture est de belle qua-
lité ; la scène se déroule
dans un paysage aux ar-
bres majestueux et pitto-
resques, près d’un porti-
que d'une architecture
noble.
Une œuvre de péné-
trante et poétique beauté
illumine toute la série des
peintures françaises : le
Zéphyr de Prud’hon. Le
hasard d’une vision aurait
fait naître cette création
exquise : Prud’hon, ayant
vu le jeune enfant de
Lezay-Marnésia, préfet du
Haut-Rhin, dont il exé-
cutait le portrait, jouer
dans son atelier, aurait
créé le « Jeane Zéphyr se
balançant au-dessus de
l’eau », songe d’un soir
d été, image du SOulïle jeune zéphyr se balançant au-dessus de l’eau
frais et doux qui agite lé- par p.-p. prud’hon
gèrement les branches au (Collection Schlichting, Musée du Louvre.)
crépuscule, de la brise qui
ride à peine le miroir des eaux endormies sous les bois. Avant d exécuter la
toile qui parut au Salon de 181/1, Prud’hon avait composé une petite esquisse,
aujourd’hui dans la collection Wallace, puis cette grande ébauche en grisaille
(légèrement plus petite que la peinture définitive) qui passa à la vente
posthume de 1828, fut l’ornement de la collection du comte de Morny et se
vit à maintes expositions au cours du xixe siècle. Le tableau de 1814,
aujourd’hui dans la collection de M. Eugène Mir, l’emporte incontestablement
4o3
et à la pensée mesquine. Est-ce l’Innocence enchaînée par les Amours et sui-
vie du Repentir que symbolise cette jeune fille aux yeux noyés que veut rete-
nir une compagne alarmée, tandis que de petits Amours s’efforcent de la
soustraire à ce conseil et qu’un Amour tenant un flambeau s’élance dans
l’air en lui prenant la main ? N’est-ce pas plutôt une allusion à l’Hymen
ravisseur entraînant la jeune vierge que pleure une amie ou une mère P La
peinture est de belle qua-
lité ; la scène se déroule
dans un paysage aux ar-
bres majestueux et pitto-
resques, près d’un porti-
que d'une architecture
noble.
Une œuvre de péné-
trante et poétique beauté
illumine toute la série des
peintures françaises : le
Zéphyr de Prud’hon. Le
hasard d’une vision aurait
fait naître cette création
exquise : Prud’hon, ayant
vu le jeune enfant de
Lezay-Marnésia, préfet du
Haut-Rhin, dont il exé-
cutait le portrait, jouer
dans son atelier, aurait
créé le « Jeane Zéphyr se
balançant au-dessus de
l’eau », songe d’un soir
d été, image du SOulïle jeune zéphyr se balançant au-dessus de l’eau
frais et doux qui agite lé- par p.-p. prud’hon
gèrement les branches au (Collection Schlichting, Musée du Louvre.)
crépuscule, de la brise qui
ride à peine le miroir des eaux endormies sous les bois. Avant d exécuter la
toile qui parut au Salon de 181/1, Prud’hon avait composé une petite esquisse,
aujourd’hui dans la collection Wallace, puis cette grande ébauche en grisaille
(légèrement plus petite que la peinture définitive) qui passa à la vente
posthume de 1828, fut l’ornement de la collection du comte de Morny et se
vit à maintes expositions au cours du xixe siècle. Le tableau de 1814,
aujourd’hui dans la collection de M. Eugène Mir, l’emporte incontestablement