VÉNUS COUCHÉE
DESSIN PAH GILLES-MARIE OPPENORT
(Musée Condé, Chantilly.)
LES ORIGINES DU MUSÉE CONDÉ A CHANTILLY
(LES DESSINS DE REISET, 1860-1861)
Le 22 novembre 1860, le baron de Triqueti, en relations assez suivies avec le
duc d’Âumale, écrivait à son secrétaire, M. Couturié: « La semaine dernière,
nous avons été fort surpris (M. de La Salle et moi) d’entendre dire que le
conservateur des dessins du Louvre, M. Reiset, qui avait toujours passé pour un
véritable amateur, passionné pour les arts, possesseur d’une admirable collection
de dessins et de tableaux, voulait vendre ses dessins, qu’il avait remis sa collection
aux mains d’un marchand de toutes choses d’art, Van Cuyk, si rusé, et qu’il l’avait
chargé de la vendre en bloc si possible afin d’éviter l’éclat1. »
Cette lettre fut l’origine d’un nouvel accroissement du futur Musée Condé, le plus
considérable certainement depuis l’acquisition de la collection du prince de Salerne,
en i854. En effet, Triqueti suggérait à Couturié qu’il y avait là une collection
digne du prince. Les négociations qui s’engagèrent furent singulièrement compli-
quées. En moins de deux mois, on compte vingt-cinq lettres, une tous les deux
jours. Il est vrai que, pour les tableaux du prince de Salerne, il avait fallu deux ans
et une correspondance qu’on renonce à nombrer.
Que la décision de Reiset ait étonné (ses collègues et amis disaient davantage),
c’est un trait à noter et qui montre l’état d’esprit des vrais amateurs en 1860. On
t. Cette lettre et toutes celles qui suivent sont tirées des archives de Chantilly ; j’en
dois la communication à l’amabilité de M. Gustave Maçon, qui m’a en outre fourni des
renseignements précieux.
IX. — 5e PÉRIODE, 7
DESSIN PAH GILLES-MARIE OPPENORT
(Musée Condé, Chantilly.)
LES ORIGINES DU MUSÉE CONDÉ A CHANTILLY
(LES DESSINS DE REISET, 1860-1861)
Le 22 novembre 1860, le baron de Triqueti, en relations assez suivies avec le
duc d’Âumale, écrivait à son secrétaire, M. Couturié: « La semaine dernière,
nous avons été fort surpris (M. de La Salle et moi) d’entendre dire que le
conservateur des dessins du Louvre, M. Reiset, qui avait toujours passé pour un
véritable amateur, passionné pour les arts, possesseur d’une admirable collection
de dessins et de tableaux, voulait vendre ses dessins, qu’il avait remis sa collection
aux mains d’un marchand de toutes choses d’art, Van Cuyk, si rusé, et qu’il l’avait
chargé de la vendre en bloc si possible afin d’éviter l’éclat1. »
Cette lettre fut l’origine d’un nouvel accroissement du futur Musée Condé, le plus
considérable certainement depuis l’acquisition de la collection du prince de Salerne,
en i854. En effet, Triqueti suggérait à Couturié qu’il y avait là une collection
digne du prince. Les négociations qui s’engagèrent furent singulièrement compli-
quées. En moins de deux mois, on compte vingt-cinq lettres, une tous les deux
jours. Il est vrai que, pour les tableaux du prince de Salerne, il avait fallu deux ans
et une correspondance qu’on renonce à nombrer.
Que la décision de Reiset ait étonné (ses collègues et amis disaient davantage),
c’est un trait à noter et qui montre l’état d’esprit des vrais amateurs en 1860. On
t. Cette lettre et toutes celles qui suivent sont tirées des archives de Chantilly ; j’en
dois la communication à l’amabilité de M. Gustave Maçon, qui m’a en outre fourni des
renseignements précieux.
IX. — 5e PÉRIODE, 7