CHRONIQUE MUSICALE
OPÉRA-COMIQUE : Sainle Odile, légende musicale en trois actes, poème deM. Georges
Lignereux, musique de M. Marcel Bertrand; — La Griffe, drame lyrique en deux actes,
de M. J. Sartène, musique de M. Félix Fourdrain; — La Brebis égarée, roman musical
de M. Francis Jammes, musique de M. Darius Milhaud.
TRIANON LYRIQUE: La Rencontre imprévue ou les Pèlerins de la Mecque, opéra-comique
en trois actes, poème de Dancourt, musique du chevalier Gluck.
C’est une fort touchante légende que celle de sainle Odile. Le philosophe-poète
Edouard Schuré, en son bel ouvrage sur l’Alsace française, la raconte et la com-
mente, d’après Y Historia lombardica et les anciens chroniqueurs alsaciens. M. Al-
fred Droin aussi l’a chantée en vers d’une heureuse venue, alors qu’il se recueillait
près de Niedermünster
Où sainte Odile allait, durant le long hiver,
Révéler le printemps des divines promesses.
Il est donc tout naturel que M. Georges Lignereux ait cherché à tirer de ces récits
mystiques un poème d’opéra, ou, puisqu’il le préfère, de « légende musicale ».
Il nous conduit premièrement au couvent de Baume-les-Dames où travaillent et
prient des religieuses, cependant que la Gaule n’est guère qu’un vaste champ de
bataille. Parmi elles se trouve Odile, fdle du farouche Atalric, que Childéric II a
nommé duc d’Alsace. Odile est inquiète — tout ainsi qu’Athalie — à propos d’un
rêve singulier au cours duquel lui est apparu un jeune guerrier : « C’est ton frère,
lui explique l’abbesse ; ta mère est morte et ton père est un païen que tu dois
fuir. » Le rêve n’est ici que le héraut de la réalité : le jeune guerrier se présente;
c’est Adalbert, frère de la jeune recluse qu’il vient chercher — dit-il — de la part
de leur père.
Nous voici maintenant sur la terrasse du château d’Atalric. Les jeunes fdles louent
en chœur la vaillance du fds et la grâce de la fdle. Le chef ripuaire qui connaît les
usages, ayant lu le Roi d’Ys et la Fille de Roland, fait circuler parmi ses compa-
gnons d’armes les coupes pleines de vin... je veux dire les hanaps débordants d’hy-
- 5e PÉRIODE. 8
IX .
OPÉRA-COMIQUE : Sainle Odile, légende musicale en trois actes, poème deM. Georges
Lignereux, musique de M. Marcel Bertrand; — La Griffe, drame lyrique en deux actes,
de M. J. Sartène, musique de M. Félix Fourdrain; — La Brebis égarée, roman musical
de M. Francis Jammes, musique de M. Darius Milhaud.
TRIANON LYRIQUE: La Rencontre imprévue ou les Pèlerins de la Mecque, opéra-comique
en trois actes, poème de Dancourt, musique du chevalier Gluck.
C’est une fort touchante légende que celle de sainle Odile. Le philosophe-poète
Edouard Schuré, en son bel ouvrage sur l’Alsace française, la raconte et la com-
mente, d’après Y Historia lombardica et les anciens chroniqueurs alsaciens. M. Al-
fred Droin aussi l’a chantée en vers d’une heureuse venue, alors qu’il se recueillait
près de Niedermünster
Où sainte Odile allait, durant le long hiver,
Révéler le printemps des divines promesses.
Il est donc tout naturel que M. Georges Lignereux ait cherché à tirer de ces récits
mystiques un poème d’opéra, ou, puisqu’il le préfère, de « légende musicale ».
Il nous conduit premièrement au couvent de Baume-les-Dames où travaillent et
prient des religieuses, cependant que la Gaule n’est guère qu’un vaste champ de
bataille. Parmi elles se trouve Odile, fdle du farouche Atalric, que Childéric II a
nommé duc d’Alsace. Odile est inquiète — tout ainsi qu’Athalie — à propos d’un
rêve singulier au cours duquel lui est apparu un jeune guerrier : « C’est ton frère,
lui explique l’abbesse ; ta mère est morte et ton père est un païen que tu dois
fuir. » Le rêve n’est ici que le héraut de la réalité : le jeune guerrier se présente;
c’est Adalbert, frère de la jeune recluse qu’il vient chercher — dit-il — de la part
de leur père.
Nous voici maintenant sur la terrasse du château d’Atalric. Les jeunes fdles louent
en chœur la vaillance du fds et la grâce de la fdle. Le chef ripuaire qui connaît les
usages, ayant lu le Roi d’Ys et la Fille de Roland, fait circuler parmi ses compa-
gnons d’armes les coupes pleines de vin... je veux dire les hanaps débordants d’hy-
- 5e PÉRIODE. 8
IX .