BIBLIOGRAPHIE
G. des Marez. — La Place Royale à Bruxelles.
(Extrait des Mémoires de l’Académie royale
de Belgique). Bruxelles, ig23. In-4°, 22/1 p.
L’élude approfondie que M. G. des Marez,
archiviste de la ville de Bruxelles et pro-
fesseur à l’Université libre, vient de con-
sacrer à la Place Royale de la capitale belge dans
les Mémoires de l'Académie royale de Belgique
mérite de prendre place à côté de l’excellente
monographie que M. Courtcault publiait il y a
quelques mois à peine sur la Place Royale de
Bordeaux.
La Place Royale de Bruxelles est en effet une
œuvre entièrement française, par sa conception
comme par son exécution : elle procède du désir
de rivaliser avec les grandes places régulières,
rigoureusement symétriques, créées non seule-
ment à Paris, mais dans toutes nos capitales
provinciales : à Rennes, à Reims, à Nancy pour
encadrer la statue, pédestre ou équestre, du
souverain. Et la réalisation de ce projet fut
confiée à deux architectes parisiens dont M. des
Marez a le premier précisé le rôle : Barré et
Guimard.
C’est Barré qui en 1770 envoie de Paris des
plans très étudiés pour la façade de l’église
Saint-Jacques sur Coudenberg qui devait former
le principal motif décoratif de la place. M ais
c’est Barnabé Guimard qui mit au point les
dessins de Barré et qui fut le directeur effectif
des travaux : en sorte que s’il n’est pas, comme
il le prétendait, « l’auteur des plans de la Place
Royale », il a eu du moins le mérite de les réa-
liser. Les hôtels en bordure du Parc, qui sont
son œuvre propre, montrent d’ailleurs qu’il était
aussi capable à l’occasion d’inventer que d’exécu-
ter.
A la monographie si instructive de M. des
Marez qui met en relief l’intérêt artistique de
cette Place Royale classique et française du
xviii8 siècle, trop sacrifiée à la Grand Place mi-
gothique mi-baroque de la ville basse, nous ne
ferons qu’un reproche : c’est de laisser de côté la
statue pédestre de Charles de Lorraine, gouver-
neur des Pays-Bas autrichiens, qui formait le
centre de la place et qui en était la raison d’être.
A Bruxelles comme à Bordeaux et à Paris, ce
n’est pas la statue qui était faite pour la place,
mais bien la place pour la statue. Une monogra-
phie de la Place Royale est donc incomplète si
elle ne tient compte que du « cadre » architec-
tural.
L. R.
Carlier de Lantsheere (A.). — Trésor de l’art
dentellier. Bruxelles etParis, Van Oest, 1922.
ln-4, ig4 p-, 96 pi- et fig. dans le texte.
Ouoique la bibliographie de la dentelle soit
déjà considérable (et elle eût mérité une
place dans ce volume), je ne crois pas
qu’aucun répertoire aussi complet et aussi
richement il lustré de tous les genres, espèces, varié-
tés de la dentelle au fuseau, à l’aiguille, sur tulle,
« à points mélangés », de « fantaisie » ait encore
été publié. L’abondance un peu effrayante des
termes de métier n’empêche pas les descriptions
et définitions d’être généralement intelligibles
pour les profanes, et à l’exception du chapitre ier
(Les origines) où il y a des étymologies bien hasar-
dées et quelques hérésies archéologiques (telles
ces « peintures hiéroglyphiques » qui représen-
tent « des pêcheurs de l’Inde ! ») l’histoire y
trouve son compte tout autant que la technique.
Mais ce sont surtout les g6 planches avec leurs
800 motifs, d’une exécution parfaite, qui justifient
le nom de Musée que l’auteur a donné à son ouvrage
et les éloges mérités que lui décerne le préfacier,
M. A. Lefébure, dont le père a été non seulement
un industriel éminent, mais un historien érudit.
Il ne reste plus qu’à souhaiter, avec M. L., que les
G. des Marez. — La Place Royale à Bruxelles.
(Extrait des Mémoires de l’Académie royale
de Belgique). Bruxelles, ig23. In-4°, 22/1 p.
L’élude approfondie que M. G. des Marez,
archiviste de la ville de Bruxelles et pro-
fesseur à l’Université libre, vient de con-
sacrer à la Place Royale de la capitale belge dans
les Mémoires de l'Académie royale de Belgique
mérite de prendre place à côté de l’excellente
monographie que M. Courtcault publiait il y a
quelques mois à peine sur la Place Royale de
Bordeaux.
La Place Royale de Bruxelles est en effet une
œuvre entièrement française, par sa conception
comme par son exécution : elle procède du désir
de rivaliser avec les grandes places régulières,
rigoureusement symétriques, créées non seule-
ment à Paris, mais dans toutes nos capitales
provinciales : à Rennes, à Reims, à Nancy pour
encadrer la statue, pédestre ou équestre, du
souverain. Et la réalisation de ce projet fut
confiée à deux architectes parisiens dont M. des
Marez a le premier précisé le rôle : Barré et
Guimard.
C’est Barré qui en 1770 envoie de Paris des
plans très étudiés pour la façade de l’église
Saint-Jacques sur Coudenberg qui devait former
le principal motif décoratif de la place. M ais
c’est Barnabé Guimard qui mit au point les
dessins de Barré et qui fut le directeur effectif
des travaux : en sorte que s’il n’est pas, comme
il le prétendait, « l’auteur des plans de la Place
Royale », il a eu du moins le mérite de les réa-
liser. Les hôtels en bordure du Parc, qui sont
son œuvre propre, montrent d’ailleurs qu’il était
aussi capable à l’occasion d’inventer que d’exécu-
ter.
A la monographie si instructive de M. des
Marez qui met en relief l’intérêt artistique de
cette Place Royale classique et française du
xviii8 siècle, trop sacrifiée à la Grand Place mi-
gothique mi-baroque de la ville basse, nous ne
ferons qu’un reproche : c’est de laisser de côté la
statue pédestre de Charles de Lorraine, gouver-
neur des Pays-Bas autrichiens, qui formait le
centre de la place et qui en était la raison d’être.
A Bruxelles comme à Bordeaux et à Paris, ce
n’est pas la statue qui était faite pour la place,
mais bien la place pour la statue. Une monogra-
phie de la Place Royale est donc incomplète si
elle ne tient compte que du « cadre » architec-
tural.
L. R.
Carlier de Lantsheere (A.). — Trésor de l’art
dentellier. Bruxelles etParis, Van Oest, 1922.
ln-4, ig4 p-, 96 pi- et fig. dans le texte.
Ouoique la bibliographie de la dentelle soit
déjà considérable (et elle eût mérité une
place dans ce volume), je ne crois pas
qu’aucun répertoire aussi complet et aussi
richement il lustré de tous les genres, espèces, varié-
tés de la dentelle au fuseau, à l’aiguille, sur tulle,
« à points mélangés », de « fantaisie » ait encore
été publié. L’abondance un peu effrayante des
termes de métier n’empêche pas les descriptions
et définitions d’être généralement intelligibles
pour les profanes, et à l’exception du chapitre ier
(Les origines) où il y a des étymologies bien hasar-
dées et quelques hérésies archéologiques (telles
ces « peintures hiéroglyphiques » qui représen-
tent « des pêcheurs de l’Inde ! ») l’histoire y
trouve son compte tout autant que la technique.
Mais ce sont surtout les g6 planches avec leurs
800 motifs, d’une exécution parfaite, qui justifient
le nom de Musée que l’auteur a donné à son ouvrage
et les éloges mérités que lui décerne le préfacier,
M. A. Lefébure, dont le père a été non seulement
un industriel éminent, mais un historien érudit.
Il ne reste plus qu’à souhaiter, avec M. L., que les